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Shangaan Electro - l’attrait de la vitesse


Shangaan Electro (pochette d’album)

Le terme Shangaan désigne en Afrique du sud une partie de l’ethnie Tsonga, elle-même un ensemble d’ethnies bantoues rassemblées par leur langue commune, le Xitsonga. Les Tsongas occupent les provinces de Limpopo et Mpumalanga dans le nord du pays, ainsi qu’une partie du Mozambique. La branche Shangaan sud-africaine a développé dès les années 1990 plusieurs styles néo-traditionnels qui fusionnaient les chants, la culture et la langue tsonga avec des inspirations anglo-saxonnes. Très rapidement les avancées technologiques ont remplacé les guitares de General MD Shirinda ou de Fanny Mpfumo par des instruments électroniques et le Tsonga Disco est apparu avec des musiciens comme Penny Penny, Thomas Chauke, Benny Mayengani et Joe Shirimani.

 

C’est sur cette base que s’est plus tard développé le style appelé Shangaan Electro. Principalement originaire de la province de Limpopo, le style se base sur les chants choraux de la région et sur le tempo effréné de ses musiques. L’Europe a découvert ce nouveau genre en 2010 avec la compilation Shangaan Electro - New Wave dance music from South Africa, du label Honest Jon’s. Celle-ci reprenait des morceaux publiés par le producteur Richard Mthetwa, alias Nozinja, sur son label de cassettes. Manager chanteur et producteur, Nozinja organise des live parties où sont présentés les disques de ses poulains et où sont proposées les performances en forme de happening de son « boys band », les Tschetscha Boys, l’étrange troupe de clowns grimaçants qui figure sur la pochette du disque. Outre ces boys, on trouve sur cette compilation un large éventail de ce que propose l’électro des Shanghaan, des chansons soul – enfin… soul à 180 b.p.m. – du patron jusqu’aux chorales féminines de Tiyiselani Vomaseve.

 

Que ce soit dans le Tsonga Disco ou le Shangaan Electro, l’accent est mis sur la performance, la vélocité des danses et la richesse rythmique des musiques. Les chorégraphies sont compétitives et voient les danseurs se lancer à tour de rôle sur la piste pour démontrer leurs capacités. Comme dans le hip hop ou le kuduro, les garçons font des démonstrations très physiques, très acrobatiques, tandis que les filles tirent le meilleur parti de leur costume traditionnel. Parfois simplement enfilé sur leur vêtement, il consiste en une pièce indispensable, la sur-jupe xibelani (ou tinguvu) qui virevolte au gré de leurs mouvements de hanches, et est particulièrement indissociable des danses du même nom.

 

La culture shangaan est également très présente dans la musique pop de la région et la chanteuse gqom et rap Sho Madjozi y fait constamment référence. Elle s’est construite une image de jeune fille de la campagne trouvant le succès à la ville et exportant avec fierté son xibelani et les danses de son village de Shirley à travers le monde. (BD)


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