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Le Cameroun d’aujourd’hui – makossa-soukouss, bend-skin, trap & rap


Richard Bona en concert, 2010 – une photo de Tom Beetz (via flickr)

Les genres musicaux camerounais sont depuis toujours en mutation permanente. Ce qui semblait être une forme d’essoufflement des styles les plus populaires, le makossa et le bikutsi, dans les années 1990, a été suivi par des « mises à jour » empruntant à d’autres rythmes, à d’autres traditions.

 

Le groupe Les Têtes Brûlées, qui avait produit une forme de bikutsi associée à des éléments rock, a été suivi par d’autres musiciens comme Les Martiens, la chanteuse Katino (K-tino) Ateba, ou encore Sissi Dipoko. Le mouvement « pédalé » des années 1990 cherchera un retour aux racines du bikutsi, qu’illustreront Gibraltar Drakuss, Zele le Bombardier, Eboue Chaleur, Pasto, Roger Bekono, Mbarga Soukous et Saint-Desiré Atango.

 

De son côté, le makossa va se transformer en new-rumba, et en makossa-soukouss sous l’influence des musiques congolaises voisines. Parmi les artistes de cette scène, il faut citer Petit Pays, Marcel Bwanga, Kotto Bass, Papillon ou encore Jean Pierre Essome.

 

De nouveaux genres vont également apparaître comme le nbantowbol, le mangambeu, le makassi et le bend-skin. Ce dernier est toujours populaire aujourd’hui avec des artistes comme Marole Tchamba, Keng Godefroy ou Michael Kiessou. Le rap est également une influence majeure et une scène locale s’est développée avec Thierry Olemba, Krotal et Koppo.

 

Beaucoup d’artistes mélangent allègrement les genres et passent d’un style à l’autre. C’est le cas d’Henri Dikongué, Etienne Mbappé, Gino Stitson ou de Sally Nyolo, ancienne chanteuse de Zap Mama, sans oublier Richard Bona, qui tous produisent des albums très variés aux sonorités africaines mais aussi pop, jazz, bossa-nova, reggae, etc.

 

La musique des Pygmées a également inspiré plusieurs musiciens. C’est le cas de Sally Nyolo et de Zap Mama, et, avant elles, de Francis Bebey, qui leur a consacré de nombreuses recherches ethno-musicologiques. Écrivain, journaliste, cinéaste et musicien, il a longtemps lutté contre les préjudices à l’égard des Pygmées et leur a rendu hommage non seulement à travers ses conférences, mais aussi dans sa musique. Il y a très tôt intégré des instruments comme la flûte à ton unique, la sanza, ainsi que la technique de yodel, typique du chant pygmée. Plusieurs de ses morceaux, comme « Divorce pygmée » ou « Pygmy Love Song » témoignent de son affection pour eux. (BD)


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