Mondorama

Le Cameroun possède une grande richesse de rythmes et de danses provenant d’une multitude de traditions. Chacune des 250 ethnies qui habitent le pays a apporté sa contribution à la constitution de la musique moderne du Cameroun. Le bikutsi est ainsi issu des traditions des Beti, et l’assiko de celles des Bassas.

Beaucoup de ces genres sont nés ou se sont modifiés sous l’influence des colonisateurs. Une forme de musique highlife ou palmwine music s’est ainsi développée pour concilier la musique locale aux attentes des Européens. La chanson française et plus tard le yéyé ont également eu une grande influence sur les orchestres du pays. Certains styles, au contraire, comme l’ambas-bay (ou ambase bey), ont débuté comme une parodie des danses de l’occupant allemand, par les Yabassi du littoral. Il associait les rythmes traditionnels, joués sur des percussions improvisées, baguettes, bouteilles vides, et des guitares, à des chorégraphies virevoltantes. Il s’est prolongé après la colonisation avec notamment Sallè John, surnommé dans les années 1960 le « Roi de l'Ambas-Bay ».

Le tchamassi (ou tsamassi) provient du peuple Bamiléké, et est pratiquée principalement à l’ouest du Cameroun. Il est joué aux percussions traditionnelles, accompagnées de guitares et de sanza. Il a été popularisé dans les années 1970 par le chanteur André Marie Tala. Un autre style d’origine bamiléké, le mangambe, a connu le succès à la même période avec notamment le joueur de sanza Pierre Didy Tchakounte.

Il faut également relever l’influence des musiques du Congo ou du Nigéria voisins, comme la rumba, le highlife, le soukous ou la juju music, et des musiques religieuses, chrétiennes et musulmanes. (BD)