Soukous, SAPE et concours d'élégance
Années 1990 , Années 2000 , Années 1980 , Congo RDC , Ndombolo
24 juin 2020

Dans les années 1980 et 1990, de nouveaux grands noms du soukous apparaissent sur le devant de la scène. Comme avec la génération précédente de l’African Jazz et de l’OK Jazz, c’est autour de plusieurs orchestres que va se développer la nouvelle musique du pays. Quelques grandes formations vont servir de tremplin pour de nombreuses carrières, et leur arbre généalogique complexe va marquer les décennies à venir. Le groupe Zaiko Langa Langa, encore actif aujourd’hui, a ainsi vu, depuis sa création dans les années 1970, passer dans ses rangs de très nombreuses grandes figures, comme celle de Papa Wemba.
Cofondateur de l’ensemble, il quittera le groupe pour lancer en 1974 Isifi Lokole, puis Yoka Lokole en 1975, et enfin Viva la Musica en 1976. Cette formation accompagnera à son tour les débuts de Koffi Olomide et King Kester Emeneya. D’autres figures importantes seront l’Empire Bakuba de Pépé Kallé, Kanda Bongo Man ou encore Ray Lema qui passera toutefois sa carrière en exil, suite à un désaccord avec le régime du président Mobutu. C’est aux États-Unis puis en France qu’il sera, avec d’autres comme Papa Wemba, l’ambassadeur de la musique congolaise.
La musique africaine a commencé à cette époque à connaître un succès populaire croissant sur les scènes internationales avec le grand mouvement de la world music. Les musiciens commencent à enregistrer leurs disques à Paris et leur son devient plus propre, plus lisse. Les contacts entre le Congo et la diaspora en France et en Belgique vont s’intensifier. Papa Wemba maintiendra en parallèle deux groupes Viva la Musica (parfois sous d’autres noms), l’un à Kinshasa, l’autre à Paris.
Cette nouvelle vague de soukous s’accompagne d’un autre phénomène : les concerts deviennent des concours d’élégance. En effet, Papa Wemba crée en 1979 le mouvement SAPE (Société des Ambianceurs et Personnes Élégantes). Artistes et public se lancent dans une surenchère vestimentaire, adoptant un look parfois criard mettant en avant les vêtements de marques, souvent occidentales, italiennes et anglaises notamment. Lancé en réaction aux diktats d’authenticité du régime mobutiste, qui interdisait toute référence aux costumes de l’ancien occupant colonial, ce mouvement possède ses grandes figures, comme Christian Loubaki ou Stervos Niarcos. S’il a causé la ruine financière de nombreux sapeurs, engloutissant leur maigre salaire dans leur garde-robe, il a aussi progressivement favorisé l’éclosion d’une mode africaine, avec des créateurs locaux.
La génération des années 1990 sera figurée par l'ascension des groupes Wenge Musica et Quartier Latin International (formé par Koffi Olomide). C’est la grande époque du ndombolo. Style de danse fortement décrié par les conservateurs, il met l’accent sur les mouvements giratoires de la taille et des fesses. Les disques et surtout les vidéos sont régulièrement censurés. Se produisant avec succès autant avec son groupe qu’en solo, Koffi Olomide se présente comme un personnage hyper sophistiqué et la nouvelle idole des jeunes, tentant de charmer son public avec ses chansons autant qu’avec son style, revendiquant le « bling bling » et la réussite matérielle.
De nombreux artistes seront issus de cette nouvelle scène, comme Fally Ipupa (ex-musicien de Quartier Latin International), Ferré Gola (ex-Wenge Musica), JB Mpiana et Werrason, et des groupes comme Wenge Musica Maison Mère ou Extra Musica. (ASDS & BD)
À Médiathèque Nouvelle
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MM5260 Lightning over the river: the Congolese soukous guitar sound Nascente, 1999
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MM6894 KANDA BONGO MAN, Kwassa Kwassa Hannibal, 1989
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MM8155 PAPA WEMBA, Papa Wemba Sterns Africa, 1989
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MM7302 LOKETO, Choc à distance Jimmy’s Production, 1993
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MM8094 Koffi OLOMIDE, V 12 Sonodisc, 1995
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MM8087 Orchestre Quartier Latin de Koffi Olomide : Pas de Faux Pas Tamaris, 1992
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MM8861 WENGE MUSICA, Kin E bouge Mabisa, 1991
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MM8875 WERRASON, Kibuisa Mpimpa (Opération Dragon) JPS production, 2001