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Musiques traditionnelles – polyphonies des Wagogo et traditions d’autres ethnies


Homme de l’ethnie gogo, chantant et jouant le zeze, une photo de Imani selemani Nsamila (wikicommons)
Les chansons et musiques traditionnelles de quelques ethnies tanzaniennes: Wagogo, Hadzas et Maasaï.

La Tanzanie est habitée par plus de 120 groupes ethniques différents, possédant chacun des traditions musicales propres. Il y a quatre origines principales et quatre groupes de langues : bantou, kiswahili, khoisan et nilotique. Seules les traditions des ethnies les plus importantes ont été enregistrées, et ceci à partir des années 1950. L’ethnomusicologue Hugh Tracy a en effet collecté un grand nombre de chants et musiques dans la région. La discographie est cependant dominée par un peuple, les Wagogo.


Les Gogo ou Wagogo, d’origine bantoue, vivent sur un haut plateau situé au cœur du pays et subsistent grâce à l’agriculture et l’élevage. Cette dernière activité occupe une place importante dans la société gogo et est le domaine des hommes. Leurs traditions orales sont extrêmement riches et pendant leur temps libre, hommes et femmes s’adonnent à la musique et au chant, interprétant chantefables, airs instrumentaux, berceuses et chants pour enfants. Les rites sociaux (mariages, funérailles, circoncision…) sont également accompagnés de musique, ainsi que les diverses activités liées au cycle de l’agriculture et des saisons. Il existe enfin un important répertoire de chants de divertissement. Les Wagogo sont connus pour leurs chants polyphoniques, interprétés par une personne ou par un chœur. Les techniques vocales sont variées : yodel (alternance entre voix de tête et de poitrine), hululements, glissandi, hoquets, grognements… Ils exécutent également des danses lors de divers événements, notamment lors des fêtes liées à la moisson du maïs et du millet. Bien que la plupart des chants soient a cappella, il existe divers instruments qui les accompagnent selon les occasions : cloches, lamellophones, vièle à deux cordes, flûte traversière ou hochets. Hukwe Zawose a popularisé et modernisé ces traditions, et a enregistré plusieurs disques sur le label Real World.


Les Hadzas, peuple de chasseurs-cueilleurs, vivent au centre-nord de la Tanzanie. Longtemps assimilés aux ethnies de langue khoisan, ils ne sont en réalité reliés à aucun autre groupe, leur langue étant un isolat. Ils occupent probablement le territoire depuis des milliers d’années, bien avant l’arrivée des Bantous. La musique et les chants sont des éléments qui ponctuent la vie quotidienne. Beaucoup d’hommes jouent de la malimba (un genre de piano à pouces ou sanza) ou du zézé, un arc à une corde sur une calebasse, joué avec un archet.


Les Maasaï, d’origine nilotique, occupent la région des Grands Lacs du Kenya et du nord de la Tanzanie. L’élevage est au centre de leurs activités, à côté de l’agriculture et de la pêche. Mais c’est également un peuple guerrier qui s’est longtemps adonné à la chasse au lion et aux razzias chez des ethnies voisines. La société est organisée selon un système de classes d’âges très précis, distinguant les différents stades de la vie masculine, passant d’enfant à jeune homme, puis guerrier, et enfin aîné. Les femmes n’ont pas de classes d’âge aussi strictes mais s’identifient en général aux hommes de la même tranche. Les chants de tradition orale et les danses sont essentiels dans leur vie et ponctuent leur quotidien. Ils pratiquent la polyphonie, les hommes produisant une base rythmique faite de sons de gorge inspirés des rugissements des lions. (ASDS, en partie d’après Etienne Bours, brochures Africalia)


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