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Le zouglou, danse et contestation


Magic System - magic in the air (video youtube)
Né sur les campus universitaires de la capitale économique du pays, Abidjan, le zouglou est une musique contestataire qui va remettre en question le pouvoir en place et dénoncer les mauvaises conditions de vie du pays.

Au début des années 1990, la stabilité économique et politique de la Côte d’Ivoire commence à se fissurer et le régime du président Houphouët-Boigny à montrer des signes de faiblesse. L’atmosphère est tendue, et l’actualité est une succession de grèves, de manifestations et de répressions brutales. Les enseignants et les étudiants sont à l’avant-garde de la contestation et par conséquent les plus touchés par les sanctions. C’est dans cette ambiance chargée que quelques étudiants de l’Université d’Abidjan vont inventer un nouveau style musical, à la fois musique de danse, exutoire à l’étouffement, et soutien à des textes réalistes et contestataires.


Inspiré des rythmes de réjouissances du peuple bété (du groupe krou) du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, le zouglou est joué avec des instruments modernes et son côté festif contraste avec ses textes parlant de la misère des étudiants d’Abidjan, de l’insécurité, de la violence, de la pauvreté du pays en général. Contrairement à la génération précédente, proche du pouvoir et représentant la « bonne société », les musiciens de zouglou vont proposer des textes satiriques et contestataires, utilisant le nouchi, l’argot ivoirien, et vont produire leurs disques en lançant des collectes de fonds auprès des jeunes.


Les principaux représentants du genre sont avant tout des groupes, qui se dotent de noms fabuleux comme Les Poussins Chocs, Les Salopards, Les Garagistes, System Gazeur ou encore Les Parents du Campus. Gboglo Koffi de l’ex-étudiant Bilé Didier est considéré comme le premier album du genre. Le groupe le plus en vue est Magic System, star incontestée en Côte d’Ivoire à cette époque. Le zouglou se diffusera hors des frontières, notamment au Mali et au Burkina Faso, et inspirera de nouveaux styles et de nouvelles danses comme le mapouka ou le youssoumba et sera LA musique du pays pendant une dizaine d’années, avant d’être détrônée par le coupé-décalé. (BD)


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