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La diaspora béninoise et Angélique Kidjo


Angélique Kidjo

Durant les années de dictature, de nombreux Béninois ont choisi l’exil, constituant une importante diaspora, notamment en France. Plusieurs musiciens ont rejoint cette communauté comme Angélique Kidjo, qui s’installe à Paris en 1983. Elle y rencontre son mari Jean Hebrail, musicien et compositeur, avec qui elle écrit la majeure partie de sa musique. Elle y entame une carrière de choriste pour différents groupes africains de Paris, puis en 1985, elle devient la chanteuse du groupe de jazz africain Pili Pili formé par le pianiste hollandais Jasper van 't Hof. Elle se lance ensuite en solo avec un premier album, intitulé Parakou, pour le label de Jazz Open. Elle est alors découverte par Chris Blackwell, le fondateur d'Island Records, qui la signe en 1991 sur son label Mango. En 1998, elle s’installe aux États-Unis et en 2000, signe un contrat à New York avec le label Columbia Records, pour lequel elle enregistre deux albums.

 

Angélique Kidjo a en quelques années écrit, composé et enregistré une discographie très importante et surtout très diverse. Contrairement à la plupart des musiciens de la diaspora africaine, elle ne s’est pas limitée à la musique traditionnelle de son pays natal mais a exploré de nombreuses autres cultures. Son album Oremi en 1998 mélange les références africaines et afro-américaines, comme le jazz ou la musique de Jimi Hendrix. Black Ivory Soul en 2000 est consacré à la musique du Brésil tandis qu’Oyaya en 2004 explore les Caraïbes. Ces trois albums constituent une trilogie célébrant les racines africaines de la musique des Amériques en suivant les routes de l’esclavage.

 

Plusieurs de ses albums explorent toutefois la musique du Bénin et la musique africaine en général, mais tous le font dans une optique de fusion, un rare exemple de world music très réussie pour laquelle elle rassemble autour d’elle une distribution impressionnante d’invités internationaux prestigieux, de Santana à Bono, en passant par Peter Gabriel ou Branford Marsalis, pour n’en citer que quelques-uns. Quoiqu’étrangère à l’exigence de pureté ou d’authenticité des musiques traditionnelles, elle a apporté un souci tout particulier à la justesse et à la sincérité de ses emprunts à la musique africaine, qu’il s’agisse de ses reprises de Myriam Makeba, son idole d’enfance, de ses collaborations avec des musiciens locaux ou des nombreux enregistrements de terrain qu’elle a réalisé au Bénin et au Kenya. Son dernier projet est une relecture de l’album Remain in Light des Talking Heads, un album qui se revendiquait lui-même de l’influence de la musique de l'Afrique de l'Ouest. (BD)


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