Mondorama

menu

La musique après l’indépendance – l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou


Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou

De par sa position centrale en Afrique de l’Ouest, le Bénin a été au confluent d’influences musicales très diverses, qui se sont mêlées aux traditions locales du pays. La musique highlife, venue du Ghana et Nigéria voisins, la rumba congolaise, les musiques cubaines, y ont rencontré la soul et la chanson française (de Charles Aznavour à Johnny Halliday). La communauté des Agoudas, descendants d’esclaves de retour du Brésil, a également contribué au mélange foisonnant qui allait devenir la musique béninoise des années 1960. Une scène particulièrement vibrante va alors se développer dans les grandes villes de Cotonou, Ouidah et Porto-Novo. Un très grand nombre d’ensembles vont se mettre sur pied: Black Santiago, El Rego et ses Commandos, le Super Borgou de Parakou, les Volcans, l’ensemble de Gnonnas Pedro, et l’incontournable Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou. Tous ces groupes vont créer leur propre cocktail de références, additionnant rythmes vodun, percussions afro-cubaines, guitares congolaises etc., auxquels s’ajouteront encore à la fin des années 1960 l’influence du funk et de l’afrobeat, et l’effervescence de James Brown dont la musique révolutionnera l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

 

Après le coup d’état de 1972, cette scène connaît de grands bouleversements. La dictature de Mathieu Kérékou impose un couvre-feu qui étouffe la vie nocturne du pays et ruine les clubs et les musiciens. De nombreux artistes sont contraints à l’exil, tant pour des raisons économiques que politiques. Le régime surveille de près la production de ceux qui sont restés au pays, pour s’assurer de sa conformité avec l’idéologie marxiste-léniniste et de son soutien au gouvernement. Ceux qui s’opposent ou simplement refusent de chanter les louanges de celui-ci sont harcelés et arrêtés. Certains jouent la prudence et sont, à leur corps défendant, transformés en artistes officiels. Ils seront quelquefois obligés de se produire en uniformes comme les Super Star de Ouidah ou obligés de représenter le pays à l’étranger comme l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, rebaptisé Orchestre National du Bénin. Cette flexibilité forcée a accordé à l’Orchestre Poly-Rythmo une grande longévité. Créé en 1966, le groupe est toujours actif, avec un répertoire de plus de 500 chansons créées entre 1969 et 1983, 50 albums et plus d’une centaine de 45 tours. (BD)


À PointCulture

Nous utilisons des cookies pour améliorer l’expérience utilisateur et analyser le trafic sur notre site web. En cliquant sur “Accepter tous les cookies“, vous consentez à l’utilisation de cookies sur notre site web.