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Le hiplife, fusion et assimilation


Reggie Rockstone (photo de presse)

Au milieu des années 1990, alors que les groupes de highlife disparaissaient peu à peu ou cherchaient le succès à l’étranger, un nouveau genre a émergé au Ghana: le hiplife. Influencés par le hip hop et le rap américain, des musiciens vont trouver une nouvelle voie pour sortir de l’impasse des années sombres que venaient de passer le pays. Le couvre-feu qui avait ruiné la vie musicale ghanéenne avait dispersé les instrumentistes, avec leur talent et leurs connaissances. La jeune génération a vu dans les nouvelles formes de production, samples, boîtes à rythme et synthétiseurs, une manière de remplacer les orchestres d’antan.

 

Le point clé a été de ne pas se contenter d’imiter le rap américain mais d’en faire une version ghanéenne. Le premier pas a été de chanter dans les langues locales, en Twi ou en Ga. Le pionnier du genre, qui lui donnera ce nom de hiplife, est Reggie Rockstone. Né en Angleterre, il est très rapidement entré en contact avec le hip hop américain ainsi qu’avec le reggae et le dancehall jamaïcains. Rentré au Ghana, il a lancé un label, Kassa Records, qui a encouragé une nouvelle génération d’artistes. Ceux-ci ont commencé à incorporer dans leurs disques des samples des musiques locales plutôt qu’anglo-saxonnes, et ont enrichi leur hip hop sous l’inspiration de l’afrobeat, du soukouss et bien sûr du highlife.

 

Outre Reggie Rockstone, on peut citer parmi les principaux noms du hiplife Nana King, Obrafour, Sherifa Gunu, Daasebre, Lord Kenya, Ayigbe Edem, Akatakyie, Nana Quame, Samini ou encore Sarkodie. Le genre continue à évoluer aujourd’hui, en incluant de plus en plus la présence d’instruments live, au lieu des samples, et des emprunts à la musique traditionnelle. (BD)


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