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Musiques religieuses – la diversité de l’Islam


Singing Praises to God - photo de Christopher Rose (flickr)

Les musiques religieuses du Maroc sont avant tout représentées par les différentes expressions de l’islam. Celui-ci s’exprime principalement à travers des pratiques rituelles comme l’appel du muezzin, qui signifie aux fidèles l’heure des cinq prières quotidiennes, ou la récitation du Coran sous la forme de cantillation ou de psalmodie. Ces pratiques sont communes à tous les pays et toutes les communautés musulmanes, mais elles varient selon les traditions locales. Différents modes musicaux sont ainsi utilisés d’un pays à l’autre, et d’une région à l’autre.

 

Le paysage religieux du Maroc est marqué par la présence de nombreuses confréries soufies, représentant le courant mystique de l’islam, qui s’est développé très tôt dans l’histoire de la religion et a atteint son âge d’or entre les 13e et 16e siècles. Les confréries soufies accordent une place essentielle à la musique, au chant et parfois à la danse. Contrairement aux pratiques de l’islam orthodoxe, celles des rites soufis donnent aux musiques un rôle moteur, indispensable pour atteindre une union mystique avec Dieu.
Le sama est le nom donné à l’art du chant spirituel, c’est une expérience musicale extatique. C’est le poète Rumi, dit Mevlana (le guide, le saint) qui dès le 13e siècle a initié et encouragé cette pratique. Cette mystique musicale s’est progressivement ritualisée pour devenir séance ou cérémonie sacrée englobant d’autres rites. Le dhikr, par exemple, peut être un point culminant du sama dans la plupart des confréries, point culminant qui, selon les lieux et les croyances, s’appelle parfois aussi hadra (assistance), imara (plénitude) ou halqa (cercle). Il prend des formes différentes selon les confréries (la danse chez les derviches, chez d’autres le chant ou la méditation). Au Maroc, les confréries se basent surtout sur la lecture de textes sacrés, le Coran bien sûr, mais aussi des textes classiques de poètes mystiques renommés, y compris des poèmes de l’époque andalouse.

 

Plusieurs communautés soufies se distinguent des autres. La confrérie aïssawa a ainsi été fondée au 16e siècle par Sidi Mohamed Ben Aïssa, également appelé Cheikh al Kamel, dont le centre spirituel (zaouia) principal se trouve à Meknès où son fondateur est enterré. Les Aïssawas pratiquent la hadra sous la forme d’une transe collective lors d’un rituel appelé lila (la nuit). Les Hamadcha sont une confrérie plus tardive, fondée par Sidi Ali Ben Hamdouch au 17e siècle, qui possède un répertoire original, caractérisé ici aussi par ses danses envoûtantes et ses transes.

 

La confrérie Jilala est l’une des plus anciennes du Maroc. Elle tire son nom du maître Moulay Abdelkader Jilali. Ses adeptes pratiquent le dhikr comme les autres soufis, en invoquant les marabouts et les djinns, mais ils se produisent aussi en petites formations, généralement de moins de cinq personnes, accompagnant leur chant de la flûte gasba, du tambour bendir et des castagnettes métalliques qaraqèb.

 

On trouve également dans le nord du pays (notamment à Tanger, Tétouan et Chefchaouen) des groupes uniquement formés de femmes chanteuses et musiciennes; leur répertoire est à la fois issu de la musique soufie et de la musique arabo-andalouse.

 

Une autre confrérie très importante, celle des Gnawas, sera abordée au chapitre suivant. (BD)

 


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