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Les superstars du Caire: de Farid El Atrache à Oum Kalthoum


L’Egypte chante depuis longtemps dans les cafés du Caire autant que sur les bords du Nil. La chanson moderne est désignée par le terme ughniya, une chanson héritée de l’évolution des traditions classiques et populaires. Ce style se développe surtout dans le travail considérable, tant par son impact que par son ampleur, de la chanteuse Oum Kalthoum et du compositeur Mohammed Abdel Wahab. C’est une chanson qui explose au XXe siècle, poussée par le cinéma. On parle d’abord d'ughniya mutawwala ou chanson longue (dans la tradition de ce qu’on a aussi appelé monologue ou munuluj). Ce sont des chants qui peuvent durer plus d’une heure et qui sont accompagnés par des orchestres de plus en plus grands au fil du temps. Il s’agit en fait d’un monologue théâtral, distillant un long poème d’amour, qui s’est transformé petit à petit en chanson. Chaque vers a sa propre mélodie.

 

La musique est modale, l’exécution en est difficile et le genre peut apparaître comme étant plus classique que réellement populaire.  Musicalement parlant du moins, car ce sont des chants de passion universelle, endossable par tout un chacun. C’est une des raisons pour laquelle ce style a fait des ravages dans tous les pays arabes ; la chanson égyptienne s’est imposée comme un modèle et les chanteurs et chanteuses ont été nombreux à s’aligner sur le genre : Warda, Abdel Halim Afez, Asmahan…

 

La chanson longue égyptienne aura été un des mouvements les plus importants du XXe siècle, porté par une des chanteuses les plus adulées de toute l’histoire de la chanson mondiale : Oum Kalthoum. La grande voix de l’Egypte était aussi celle du monde arabe tout entier. De ses envolées magnifiques, Oum Kalthoum a fait vibrer des générations entières qui se reconnaissaient et se reconnaissent encore dans cette chanson classique. La chanteuse est l’emblème d’un monde, d’un style, d’une certaine utilisation de la chanson et de la musique arabe. Elle laisse derrière elle une discographie écrasante et il faut attendre la seconde moitié du siècle pour que les chansons se raccourcissent et, fassent finalement place, après 1980, à une nouvelle expression moderne, aghânî shabâbiyya, qui pourrait se traduire par "chansons pour les jeunes" et qu’on appelle jeel en Occident. (Etienne Bours, adaptation BD)

 


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