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Cumbia, une multitude de formes locales et méconnues


La cumbia mexicaine a pris de nombreuses formes, de nombreux visages, trop nombreux pour être tous détaillés. Son histoire commence pendant les années 1940 quand de nombreux chanteurs de Colombie ont émigré pour travailler dans les grands orchestres mexicains. Le nord du pays est un terrain particulièrement adapté; les conjuntos, notamment celui de Beto Villa, s'emparent de la cumbia et expérimentent dès le milieu des années 1960. Beaucoup de disques de musique norteño contiennent quelques cumbias parmi les autres styles.

A Monterey, dans les années 1970, des cargaisons entières de disques colombiens étaient importées au Mexique. Celso Piña s'en inspire dès le début des années 1980 et est le principal acteur d'un style né dans les bidonvilles, la cumbia colombiana. En 2001, il s'associe avec le producteur Toy Selectah, aussi de Monterey, pour un morceau qui deviendra un hit gigantesque, "Cumbia sobre el rio" avec la participation Control Machete et Blanquito Man. Ces dernières années, Toy Selectah et Celso Piña ont créé et popularisé dans toute l'Amérique Latine une cumbia nommée "rebajada", très traditionnelle, proche des origines, basée sur l'accordéon et le racloir guaracha, souvent avec une voix très déformée, manipulée, et des rythmes ralentis.

De l'autre côté du pays, dans la région de Mexico City, tout le monde danse sur la cumbia sonidera. Dès les années 1960, le sonido, un genre de DJ, anime des fêtes et soirées en commentant la musique qu'il passe, d'abord des rythmes cubains et dès les années 1970, de la cumbia mexicaine. Aujourd'hui, les sonidero ou sound system ont pour but de transporter le public, le faire rêver, voyager et le matériel doit être en adéquation. Le sonidero possède une pléthore de machines à fumées et de lumières, créant une ambiance très space-age. Sa voix est déformée par les effets pour la rendre forte et surhumaine et il utilise de nombreux samples, loops et effets sonores

Parallèlement à ce genre très populaire s'est développée à  Mexico City une nouvelle scène du même type que celle du club Zizek en Argentine. Elle n'est que peu connue hors du pays, préférant le kitsch à la hype. Divers projets se sont rassemblés sous le nom du collectif La Super Cumbia Futurista (Afrodita, Sonido Changorama, Sonido Desconocido II, Grupo Chambelán…). C'est un style musical des banlieues marginalisées de la capitale. La base de leur musique est la cumbia, mais une cumbia quelque peu futuriste et kitsch en même temps transformée par l'électronique et inspirée de la culture populaire mexicaine, notamment de la lutte lucha libre, des films romantiques ou de science-fiction des années 50-60. (ASDS)


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