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Flûtes et charangos – la folklorisation de la musique des Andes


Musiciens à La Paz - photo de Szymon Kochański via flickr

En 1952, la Bolivie connaît une révolution nationaliste; le nouveau gouvernement propose des réformes économiques et sociales et accorde plus de droits aux communautés amérindiennes. Ce changement de pouvoir a également une influence sur les musiques. L’administration crée en effet une division du folklore au sein du ministère de l'Éducation pour organiser et sponsoriser des festivals de musique traditionnelle. Elle est dès lors diffusée à la radio et éditée sur disque

 

Le modèle qui influencera beaucoup de groupes dans le futur est mis en place en 1965 par le groupe Los Jairas, fondé par le chanteur Edgar "Yayo" Jofré. Le groupe est composé d'un charango, d'une guitare, d'une flûte quena (joué par un Suisse) et d'une percussion bombo, des instruments qui traditionnellement n'étaient jamais joués ensemble. Le répertoire de ce type d'ensemble nommé "conjunto folklorico" est composé d'adaptations d'airs aymara et quechua, avec de nouvelles mélodies et rythmes qui correspondaient à une esthétique plus européenne.

 

De nombreux conjuntos folkloricos se créent en Bolivie, mais aussi au Chili, en Argentine, au Pérou, en Equateur… Certains interprètent des musiques très proches des traditions mais d'autres s'en éloignent considérablement, préférant montrer leur virtuosité et plaire à un public très large en jouant un folklore édulcoré et hybride. En Bolivie, Los K'jarkas est un des groupes les plus célèbres, créant des chansons fort sentimentales et évoquant une nature très bucolique. Un de leurs morceaux, "Llorando se fué" a connu une destinée assez étonnante.

 

Cette musique andine connaît un succès fou en Europe à partir des années 1960, et est tout particulièrement à Paris. Divers groupes se créent dans la métropole, rassemblant des émigrés andins, comme par exemple Bolivia Manta. Rumillajta est un autre de ces groupes, interprétant les musiques andines et mestizo, mais aussi de la nueva cancion. Malheureusement, beaucoup d’Européens ne connaissent la musique bolivienne que par ce style fade et sans saveur, sans aucune authenticité et souvent produite dans un but purement commercial. (ASDS)


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