Mondorama

menu

Carimbo, aux sources de la lambada


Originaire de l'état de Pará, situé au nord du Brésil sur le bassin de l'Amazone et son estuaire, le carimbó est une chanson et danse assez ancienne, connue dès le 19e siècle dans l'île de Marajó et aux environs de Belém et de São Luís. Il pourrait trouver ses origines en Afrique, dans les pratiques rituelles bantoues mais aussi dans les traditions portugaises et indigènes. Le rythme assez rapide est joué sur un grand tambour formé par un tronc d'arbre recouvert d'une peau de cerf nommé carimbó, ainsi que sur d'autres percussions (pandeiro, tambor, reco-reco, marimba) auxquelles se sont rajoutés plus récemment des instruments à cordes et une flûte. Une danse en cercle et en couple très sensuelle, avec de nombreux mouvements des hanches accompagne la musique. Le carimbó s'est électrifié, notamment avec des interprètes comme Pinduca ou Paulo Moura. Le disque de Verequete reste quant à lui fidèle au son acoustique.

Le carimbó est à la base de la lambada, un style né dans les années 1970 à Belém, une ville proche de la Guyane et des Caraïbes. Merengue, salsa et rumba se sont mélangés avec un carimbó électrifié pour donner un nouveau genre, la lambada. C'est une musique assez simple, à deux temps, avec riffs de guitare ou de saxophone. Une danse nait en même temps, une danse de couple où les partenaires sont quasi collés, entremêlant leurs cuisses sur les rythmes tourbillonnants et au caractère érotique évident. Le genre rencontre très vite du succès et se répand dans tout le pays, notamment à Rio et São Paulo où des dancings immenses nommés lambaterias voient le jour.  En 1989, la lambada débarque en Europe avec le hit de l'été de Kaoma, un groupe fabriqué de toutes pièces par deux producteurs du disque français, Jean Karakos et Olivier Lorsac. Ils reprennent la chanson Chorando se foi interprétée par Márcia Ferreira, elle-même une reprise d'une chanson bolivienne, Llorando se fue de Los Kjarkas. Les deux Français déposent le titre à la SACEM mais accusés de plagiat, ils devront renoncer aux droits d'auteur. L'engouement touche même le Brésil qui redécouvre le style mais il disparaît vite du devant de la scène, victime de son succès et de son exploitation excessive.

 

Retrouvez une discographie plus complète dans le Parcours Brésil.


À PointCulture

Nous utilisons des cookies pour améliorer l’expérience utilisateur et analyser le trafic sur notre site web. En cliquant sur “Accepter tous les cookies“, vous consentez à l’utilisation de cookies sur notre site web.