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MPB, les chansons populaires brésiliennes


Dans les années 60, la bossa nova s'essouffle; la musique populaire, désignée par l'acronyme MPB (Musica Popular Brasileira), part dans d'autres directions. A la base, le style créé en réaction au rock (iê iê iê) est une musique sophistiquée aux mélodies recherchées, aux prétentions esthétiques tout en étant inspirée des traditions et utilisant des instruments acoustiques. Il évolue ensuite pour devenir assez éclectique, un mélange de musiques régionales, de samba, de bossa nova, de jazz, de rock, de chanson, sans qu'il n'y ait un genre qui prédomine.

La plupart des artistes importants émergent lors de grands shows télévisés et de festivals qui coïncident avec l'avènement de la dictature militaire en 1964. Elis Regina sort gagnante du premier festival organisé en 1965 avec la chanson Arrastão, composée par Edu Lobo et Vinicius de Moraes.  Deux autres grandes stars des années 60 sont Chico Buarque et Milton Nascimento. Ce dernier intègre les musiques régionales du Minas Gerais dans un son plus accessible pour le grand public. Chico Buarque est un grand parolier et interprète des sambas mélancoliques, nostalgiques mais dès les années 70, il lutte contre la censure, ses chansons devenant plus ironiques.

Les paroles de la MPB d'époque ont souvent une connotation sociopolitique, s'attaquant aux problèmes de sous-développement, d'injustice sociale et de répression politique. Le gouvernement militaire essaie d'imposer la censure mais provoque souvent l'effet contraire: les musiciens, unis dans leur lutte contre l'oppression, essaient de transmettre leur message à mots cachés, avec des images subtiles. A la même époque, Jorge Ben fusionne rythmes brésiliens, africains et américains tandis João Bosco se tourne plutôt vers le jazz, la samba et le classique.

Avec la fin de la dictature en 1985, la MPB perd quelque peu son côté revendicateur mais reste la musique populaire des classes moyennes urbaines. De nouvelles stars apparaissent, comme Marisa Monte. Sa musique est assez éclectique, passant gaiement de la chanson au jazz, à la soul, au funk. Dans les années 1990, les maisons de disques limitent la propagation de la MPB, préférant promouvoir des genres qui touchent des consommateurs moins fortunés: le pagode, l'axé et le sertanejo. Heureusement, les producteurs indépendants soutiennent de nouveaux noms et développent d'autres styles.

 

Retrouvez une discographie plus complète dans le Parcours Brésil


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