Mondorama

L'état du Maranhão fait partie du Nordeste et est partagé entre les zones semi-arides du sertão et les débuts de la forêt amazonienne. Une des traditions populaires les plus importantes de la région est le bumba-meu-boi, mais ce style se retrouve dans tout le pays sous des dénominations différentes (boi-bumbá, boi de mamão, boi de zabumba, pavulagem…). Dans le Maranhão, les groupes de bumba-meu-boi sont de taille aussi importante que les groupes de Carnaval et les célébrations les plus importantes se font aux alentours de la Saint-Jean. Il s'agit d'une danse qui raconte la légende de la mort et de la résurrection d'un bœuf, avec une série de personnages humains et d'animaux fantastiques.

L'origine de ce spectacle de théâtre de rue est controversée : le personnage central du bœuf pourrait renvoyer aux totems indiens ou africains mais il pourrait aussi être d'origine ibérique et inspiré de drames du Moyen-Âge (autos) qui comprennent chants, danses et personnages allégoriques, ou même de la représentation de la Nativité avec l'âne et le bœuf. Dans une volonté d'évangélisation, les prêtres jésuites ont introduit ces pratiques érudites mais destinées au peuple pour la commémoration des fêtes catholiques, qui se sont au fil du temps mélangées avec des traditions et des instruments locaux. Certaines scènes sont devenues une critique sociale satirique de la classe dominante, ridiculisant le médecin qui essaie de ressusciter le bœuf ou les actions maladroites du curé ou du capitaine. Les chants sont accompagnés de percussions, notamment le tambour bombo et le hochet ganza.

Dans l'état d'Amazonas situé au nord-ouest du pays et entièrement recouvert de forêt tropicale, le genre s'appelle boi-bumba. Il s'agit d'une fête et procession similaire au bumba-meu-boi du Maranhão. La ville de Parintins héberge un festival très important dans le genre. (ASDS)