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Les années 1960 et 70 : rock psychédélique et expérimental


Vytas Brenner (pochette d’album)
Les musiques rock ont atteint le Venezuela dans les années 1960 et se sont depuis déclinées en divers sous-genres, du psychédélisme au hard rock, de l’expérimental à la new wave.

Les années 1970 sont une période prospère pour le Venezuela. Le pays se développe depuis quelques dizaines d’années, autant sous la dictature du général Marcos Pérez Jiménez que sous la nouvelle démocratie qui a été installée en 1958, et le gouvernement soutient les arts alors que l’industrie du disque se développe à grande vitesse. Caracas devient une ville à l’architecture moderniste, suivant l’exemple d’autres pays de la région. Si la salsa a conquis une partie de la population, le rock américain et britannique déferle également dans la capitale, plus particulièrement auprès de la classe moyenne qui écoute les nouvelles émissions que diffuse la radio locale. C’est une période faste pour les musiciens vénézuéliens qui créent de nombreux projets, allant souvent de l’un à l’autre. Parmi les groupes importants des années 1960, on peut citer Los Dangers, mené par le chanteur Rudy Marquez, qui fera ensuite partie de Los Impalas, Los 007, Rudy y Los Twist Cats et Los Demonios del Rock avant de se lancer dans une carrière solo. Los Hollidays se forme à Caracas, sort divers albums et tourne même en Europe. Son chanteur, Wolfgang Vivas, poursuit ensuite une carrière solo, de même que son guitariste Franklin Holland. Dans cette lignée du rock d’influence britannique, il faut aussi citer Los Blonders, Los Migs, Los Claners, Los Supersonicos, Los Darts et Los Memphis.


Le rock progressif se développe à partir de la fin des années 1960 et a été soutenu par l’organisation de festivals comme le « Primer Festival de la Canción Rock in Venezuela », aussi connu sous le nom de « Festival de las Flores » qui a eu lieu en 1970. Son instigateur, l’animateur radio Santos Calixto Escalante « Cappy » Donzella, s’est inspiré d’événements comme Woodstock et a mis en avant la scène underground de son pays. Y ont participé des groupes comme The Worst Emotions, Tsee Mudd et Sky White Meditation. D’autres artistes du même style sont apparus à la fin des années 1960 : Ladies W.C., Love Depression, La Cuarta Calle, La Fe Perdida et le Grupo Pan qui a sorti un LP en 1970, mélangeant guitares rock et percussions latines.


Certains artistes s’éloignent de cette musique rock psychédélique et cherchent à innover, notamment avec les nouveaux synthétiseurs qui voient le jour à cette époque. C’est un mouvement qui peut être mis en parallèle avec le tropicalisme et le post-tropicalisme brésilien. Des artistes comme Vytas Brenner, Angel Rada, Pablo Schneider et Miguel Angel Fuster mélangent rock, jazz, musique électronique européenne (de Kraftwerk à Klaus Schulze) tout en s’intéressant à leur héritage musical vénézuélien. Vytas Brenner, né en Allemagne mais qui a grandi au Venezuela, a sorti cinq LP durant les années 1970 (notamment La Ofrenda de Vytas en 1973) sur lesquels il expérimente en mélangeant instruments électriques et électroniques avec des instruments acoustiques et du piano et jouant avec les sonorités du rock progressif, les rythmes latins et les airs traditionnels vénézuéliens. Il a continué à enregistrer des disques durant les années 1980. D’autres groupes, comme Un, Dos Tres… y Fuera sont dans la même lignée et remplacent les instruments traditionnels du joropo par des guitares électriques et des synthétiseurs. Ces artistes profitent également du soutien au cinéma et produisent des bandes-son pour divers réalisateurs comme Mauricio Walerstein et Román Chalbaud.


Au cours des années 1980, la musique évolue et une scène hard rock et heavy metal voit le jour avec des groupes comme Grand Bite, un des pionniers du style formé en 1977, Resistencia, aussi créé en 1977 et Arkángel (toujours actif depuis 1978). Le trash metal est représenté par Krueger qui s’est formé en 1985. Parallèlement il existe une scène new wave (Sentimiento Muerto), ska-punk (Desorden Público) et rock alternatif (Zapato 3). Sentimiento Muerto se fait remarquer par une esthétique post-punk et des paroles introspectives qui abordent des thèmes tels que l’aliénation et la frustration sociale. (ASDS)


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