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Bandonéon et guitares – danses européennes, milonga et tango


Martín Ferres, bandonéoniste de Bajofondo, une photo de Luisalvaz (via wikicommons)
Le bandonéon et la guitare sont des instruments très populaires, autant en Argentine qu’en Uruguay, où ils accompagnent le tango, mais aussi d’autres styles comme la milonga ou des danses d’origine européenne.

Le bandonéon et la guitare sont les instruments principaux de la musique uruguayenne. Le premier, populaire autant en Argentine qu’en Uruguay, est joué en solo ou comme élément d’un ensemble. Originaire d’Allemagne, il fait partie de la même famille que l’accordéon, mais est plus proche en forme du concertina. De petite taille, il possède des claviers latéraux, contrairement à l’accordéon qui a des claviers frontaux. A l’origine, vers 1852, c’est l’accordéon diatonique à une rangée qui a débarqué en Uruguay mais vers 1900, il a été progressivement remplacé par le bandonéon qui offrait plus de possibilités harmoniques et mélodiques grâce à ses 71 boutons produisant chacun deux sons différents.


Il a été utilisé dans différents types de musique au fil du temps : fanfares militaires, chants d’église et danses de salon. Il existe deux traditions importantes, celle du nord du pays, culturellement plus apparentée au Brésil, et celle du sud, autour du Río de la Plata, tournée vers l’Argentine.


Les danses traditionnelles européennes comme la polka, la mazurka, la valse ou la scottische ont été introduites au milieu du 19e siècle dans les salons de la capitale. De là, elles se sont répandues dans les régions rurales. Les musiciens locaux, de toutes origines confondues, se sont emparés de ces danses et ont créé un style propre joué au bandonéon, qui s’apparente à la musica gaucha brésilienne, la musique des cowboys et des ranchs. Il existe également tout un répertoire de chansons, accompagnées à la guitare.


La milonga peut être chantée ou dansée (l’une est plus lente, l’autre plus rapide). Elle s’est développée en même temps des deux côtés du Río de la Plata, en Uruguay et en Argentine. Elle était très populaire dans les années 1870 mais est toujours interprétée aujourd’hui, se rapprochant au fil du temps du tango. Celui-ci est né dans la même région, vers les années 1880.


Le tango uruguayen possède cependant quelques caractéristiques intéressantes. Comme à Buenos Aires, il s’est développé entre 1890 et 1900 dans les faubourgs de Montevideo, dans des quartiers marginaux avant d’être adopté par la classe moyenne vers 1910. Il était interprété dans les cafés par de petits groupes de trois ou quatre personnes et certains orchestres plus larges le jouaient lors des fêtes du carnaval. Parmi les premiers enregistrements, on peut citer ceux d’Alberto Alonso, Minotto et Donato-Zerrillo. Un des morceaux uruguayens les plus connus est « La cumparsita », composé par Gerardo Matos Rodríguez, et enregistré en 1917 par l’orchestre Alonso-Minotto. Beaucoup d’artistes locaux ont fait carrière en Argentine, comme par exemple Francisco Canaro, originaire de San Jose et qui se fera naturaliser argentin. Il existe une controverse à propos de Carlos Gardel : selon les Uruguayens, il serait né dans leur pays, alors que diverses autres sources parlent de Toulouse en France.


Le tango connaît un grand boom entre 1930 et 1950, tout comme en Argentine, avec de nombreux orchestres jouant de part et d’autre du Río de la Plata. Après un certain déclin, il a refait surface dans les années 1990 et reste aujourd’hui très populaire. Parmi les artistes importants, on peut citer Julio Sosa, un chanteur très populaire au début des années 1960, le poète Horacio Ferrer qui a composé des textes pour Astor Piazzolla et le bandéoniste Luis De Matteo. Miguel del Aguila propose des œuvres qui tendent vers la musique classique, avec des compositions comme Concierto en Tango, Tango Trio, Salon Buenos Aires et Disagree !. Bajofondo est un groupe mené par Gustavo Santaollala dont les membres sont argentins et uruguayens et propose du tango electronico. Les chanteuses Malena Muyala, Valeria Lima et Francis Andreu occupent la scène actuelle, proposant un tango plus classique mais très contemporain malgré tout. (ASDS)


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