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Candombe : percussions afro-américaines


Candombe, Cuerda de tambores, Montevideo, 2021 (via wikicommons)
La population d’origine africaine n’est peut-être pas très importante en nombre, mais ces descendants d’esclaves amenés dans la région par les colons, ont marqué les musiques traditionnelles.

Comme dans de nombreux autres pays d’Amérique Latine, les Afro-Américains se sont rassemblés en nations, des organisations qui ont permis de perpétuer leurs traditions, tout en les mélangeant à la religion catholique qui leur était imposée. Ceci a créé un syncrétisme assez particulier, avec un culte aux dieux africains sous le couvert de prières à des saints chrétiens comme Saint Benoît ou Saint Balthazar. Les nations étaient constituées sur le modèle des régimes monarchiques européens, avec rois, reines, princes, ducs et autres titres aristocratiques. Le couronnement du roi du Congo par exemple était une fête importante.


Les membres de ces organisations se voyaient les dimanches et jours fériés, lors des fêtes religieuses, lors du carnaval. Ils mettaient leurs plus beaux costumes et allaient en procession à l’église puis à leur local au rythme des tambours et autres instruments. Ces Salas de Nación ont été fermées à la fin du 19e siècle ; leurs activités étant considérées par les colons comme suspicieuses et indécentes.  Les processions et célébrations ont cependant perduré en secret dans les quartiers pauvres de Montevideo et la création de comparsas, participant aux fêtes du Carnaval, ont contribué à leur survie. Les danses et musiques ont été désignées sous le nom de candombe.


Aujourd’hui, les processions, nommées llamadas, sont très importantes dans la vie de la capitale et dans le reste du pays, particulièrement dans les quartiers où vivent beaucoup d’afro-descendants et durant la période du carnaval. Ces llamadas peuvent être mises en parallèle avec les écoles de samba brésiliennes et il existe comme dans le pays voisin, des compétitions pour élire le meilleur groupe.


Les rythmes du candombe sont interprétés par un ensemble nommé cuerda de tambores, constitué de trois sortes de tambours : le chico, le repique et le piano aux tailles, accords et rôles différents. Ils sont joués au minimum à trois mais peuvent aller jusque cent. Cette musique est collective, les tambours échangeant appels et réponses, dialoguant entre eux. Dans les ensembles plus larges, ils sont rejoints par des guitares électriques, des marimbas et diverses petites percussions.


Dans la seconde moitié du 20e siècles, les comparsas ont diminué en nombre mais au début des années 2000, elles ont connu un regain de popularité, la jeune génération cherchant une nouvelle identité sociale et une appartenance à un groupe. Le candombe est essentiellement joué à Montevideo, et il existe des variantes de style selon le quartier, mais des groupes ont été créés dans tout le pays. Si à la base, c’était une activité masculine, depuis quelques décennies on voit l’émergence de groupes féminins. (ASDS)


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