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Scènes contemporaines : neo-folclore et musiques électroniques


Animales de Poder (photo officielle, via Bandcamp)
Depuis quelques années, des artistes revisitent la nueva cancion, renouvelant le style, tandis que d’autres associent rythmes traditionnels et musique électronique.

Les musiques actuelles en Uruguay sont un kaléidoscope de styles différents, certains possèdent des traits des traditions anciennes, d’autres s’inspirent de genres internationaux, du rock au hip hop, en passant par la musique électronique. Le candombe rock et la nueva cancion des années 1960 et 70 ont marqué les esprits de la génération actuelle et dans la scène underground, divers musiciens cherchent des liens avec les musiques traditionnelles. Des artistes de Montevideo mais aussi de l’ensemble du pays se tournent à nouveau vers les chansons de protestation de l’époque. Mais ce ne sont pas des copies de la nueva cancion ; le style, renommé neo-folclore, est complètement revisité. Il présente un grand sens de l’improvisation, une plus grande complexité dans les arrangements, les guitares jouent des mélodies parfois imprévisibles, les textes sont moins stéréotypés, moins réactionnaires aussi. Un label, Feel De Agua, fondé par Fabrizio Rossi, rassemble certains de ces artistes sur une série de disques nommés Música para viajes interdepartamentales. Rossi lui-même propose un avant-folk un peu étrange, par exemple sur l’album Recuerdos de Uruguay, et a produit de nombreux autres musiciens du même style, comme Jorge Portillo, Señor Faraón ou encore Animales de Poder, un trio féminin qui s’est formé en 2016 et explore la tradition des chansons latino-américaines. Patricia Turnes mélange électronique et poésie, avec un côté punk-rock sur certains morceaux.


La scène électronique connaît de multiples facettes. Le label Salviatek, créé par les producteurs Pobvio (Felipe Lobato) et Lechuga Zafiro (Pablo de Vargas) présente une musique qui fait référence au passé mais qui est en même temps tournée vers le futur. Elle mélange cumbia, reggaeton, baile funk, techno et rythmes afro-uruguayens. Lechugo Zafiro a composé une musique électronique en collaboration avec différents groupes de candombe sur l’album Aequs Nyama, créant un son très contemporain. En parallèle, il s’intéresse au coassement des grenouilles sur des morceaux où il mélange field recording, musique concrète et rythmes latino-américains. Son album Desde los oídos de un sapo est assez particulier, allant de l’ambient à la techno, mais avec surtout avec beaucoup d’expérimentation.


« Anty », composé par Pobvio et Rasenk, est un morceau intéressant par les soundscapes ambient ainsi que par le texte interprété en langue charrúa par Rasenk. Cette dernière est aussi connue pour des morceaux plus reggaeton ou baile funk, ainsi que dans un duo avec Vicho, dont le clip évoque la vie quotidienne et les histoires d’amour de la communauté LGBTQIA+. Quant à Lila Tirando a Violeta, elle est active dans divers groupes, notamment A.M.I.G.A, un duo avec Hiela Pierrez dont la musique est un mélange d’électropop aux accents de trap et rythmes de reggaeton.  


Créé en 2013, Phonotheque est le club qui rassemble les DJ techno, house, acid et electro dans des sets de trois heures minimum. Un des fondateurs, DJ Koolt, s’est inspiré pour le nom de La Phonothèque de Paris, dépendant de la Bibliothèque Nationale de France, qui conserve et prête des documents sonores. Cette musique électronique se distingue de celle d’autres pays par son côté sombre et introspectif mais elle est en même temps très intense (comme peut l’être le tango), avec des rythmes qui renvoient parfois à ceux du candombe. (ASDS)

Playlist - Nueva cancion, nueva folclore et musiques actuelles de l'Uruguay


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