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Du rock au post-rock et à la musique expérimentale


Jambinai @ AB Club 2016-05-18 - photo de Peter Cauberghs (via flickr)

À l’opposé de l’optimisme forcé de la K-pop, la scène post-rock coréenne est dans son ensemble beaucoup plus critique de la Corée contemporaine. Elle s’inspire du punk-rock de la génération précédente ainsi que du rock contestataire des années 1970, qui s’était opposée à la dictature militaire de Park Chung-hee. Celle-ci avait à l’époque décrété une censure sévère de la musique, et les grandes figures de ce mouvement comme Shin Jung-hyeon ou Kim Min’gi avaient souvent été poursuivis et emprisonnés par le régime. Le rock est alors devenu un phénomène underground et s’est dirigé vers des formes plus dures comme le heavy metal, représenté dans les années 1980 par des groupes comme Boohwal, Baekdoosan et Sinawe, tandis que la musique mainstream s’orientait vers les balades sentimentales qui caractérisent aujourd’hui encore la pop coréenne.

 

Il a fallu attendre le retour à la démocratie et l’ouverture des médias dans les années 1990 pour que le public jeune ait à nouveau accès à la musique étrangère, et surtout occidentale. Assimilant du jour au lendemain plusieurs décennies de musique, de nombreux groupes vont se former et mêler toutes ces nouvelles influences, jazz, pop, rock, reggae, hip hop, électro etc. Une importante scène punk et hardcore va notamment émerger avec des groupes comme No Brain, Crying Nut, Rux ou encore The Geeks.

 

Au sein des jeunes musiciens s’est également amorcé un regain d’intérêt pour la musique et les instruments traditionnels. Plusieurs formations développent un nouveau répertoire qui fusionne ces instruments devenus étranges et exotiques pour les nouvelles générations avec une approche moderne. Celle-ci prend parfois des formes new-age en insistant sur les aspects « jolis » des sonorités et leur vibrato émouvant, mais d’autres mettent plutôt en avant les sons plus rudes de l’instrumentation coréenne, avec ses dissonances et sa rugosité. Le groupe Geomungo Factory, un quatuor de Seoul, est un bon exemple de ce nouveau répertoire.

 

Il existe également quelques groupes incorporant les sons anciens dans un contexte plus rock. Le trio Jambinai, par exemple, présente la particularité d'utiliser des instruments modernes comme la guitare électrique, et traditionnels comme la flûte piri, le haegum et le geomungo. Le groupe est complété en concert par une basse et une batterie. Formé par d’anciens étudiants en musique traditionnelle, désireux de toucher le public jeune, il produit une musique atmosphérique sombre avec des éclairs de violence qui rappelle les connexions du groupe avec la scène hardcore. (BD)


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