Mondorama

Le pansori est un chant récitatif, accompagné au tambour janggu. Son nom signifie « le chant de la place du marché » et s’explique par ses origines. Le genre est apparu au XVIIème siècle au sein des classes populaires et était interprété par des chamanes ou des musiciens itinérants sur les places publiques des villages. Le terme a longtemps été péjoratif jusqu’à ce que les classes supérieures en adoptent le style et le transforment en un genre national avec ses lettres de noblesse, souvent comparé à une forme d’opéra coréen.

Un pansori complet peut durer jusqu’à six heures, mais il arrive souvent qu'une représentation ne présente que les morceaux fameux d'un ou de plusieurs opéras. La qualité d'une performance vient de l'interprétation du chanteur ou de la chanteuse (myeongchang). Les rythmes et les mélodies sont reconnus pour leur grande difficulté technique mais les textes laissent une large place à l’improvisation.

Art populaire, on ne connaît pas les auteurs des pièces les plus anciennes, qui se sont transmises oralement. Le pansori comptait douze sortes de madangs (histoires) dont seuls cinq subsistent aujourd’hui: Chunhyang-ga, Simcheong-ga, Heungbu-ga, Jeokbyeok-ga et Sugung-ga, qui sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

Le pansori décrit des scènes réalistes, paysages, scènes de genre, vies de personnages célèbres. Il reflète la mentalité de la période Chôson et son insistance sur la loyauté et la famille, mais aborde également les thèmes du deuil et de l’amour. Les textes mêlent dialecte populaire et langue littéraire. L’interprète incarne tour à tour tous les personnages, d’une voix gutturale au vibrato expressif.

Le genre avait quasiment disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale mais a connu une renaissance surprenante auprès de la jeunesse après 1993 grâce à la sortie des films La Chanteuse de pansori et Le Chant de la fidèle Chunhyang, du réalisateur Im Kwon-taek. (BD)