La technopop : électronique et orientalisme
Pop , Japon , Orientalisme , Électronique , Technopop
23 août 2024
Après la séparation de Happy End, Haruomi Hosono a réalisé plusieurs albums en solo, dans un style très personnel mêlant pop et exotica, sous l’influence de musiciens comme Martin Denny ou Les Baxter. C’est à l’occasion de l’enregistrement d’un de ces disque (Paraiso, en 1978) qu’il engage le claviériste Ryuichi Sakamoto, un jeune musicien fasciné par la musique classique européenne et par les musiques traditionnelles indiennes, africaines et d’Okinawa, et le batteur Yukihiro Takahashi du groupe Sadistic Mika Band. Ils décident la même année de former ensemble le Yellow Magic Orchestra, ou YMO.
À l’origine inspiré par Kraftwerk, le groupe développe un concept particulier basé tout d’abord sur une instrumentation principalement électronique, et jouant de l’exotisme que représente le Japon aux yeux des Occidentaux. Surjouant l’étrangeté supposée et la particularité de la culture orientale, ils vont associer à leur musique des éléments tirés autant de la musique classique chinoise que des jeux vidéo. En quelques années d’existence, ils vont ouvrir de nombreuses portes et inventer les bases de la technopop. Complémentant ou contredisant la froideur mécanique de leurs instruments, ils vont inventer un style futuriste pan-asiatique, jouant avec humour et virtuosité des mélodies exotiques issues d’un folklore imaginaire mélangeant Okinawa, la Chine, le Japon mais aussi les Beatles, les jeux d’arcade ou Martin Denny.
En 1984, ils mettent le projet sur pause et les trois membres du groupe se concentrent sur leurs carrières solos respectives. Tous trois auront une influence majeure sur la musique des décennies suivantes, tant au Japon qu’à l’étranger. Il se reformeront régulièrement par la suite, sous ce nom, ou bien d’autres comme pre-YMO, HasYmo ou Sketch Show (un duo d’Hosono et Takahashi auquel a collaboré Sakamoto).
Si le Yellow Magic Orchestra était et reste le principal représentant du genre, d'autres artistes ont pratiqué une musique utilisant des éléments de technopop, soit dans leur instrumentation, comme les groupes Testpattern, Interior, Apogee & perigee, Ippu-do ou Plastics, soit en pratiquant une forme similaire de faux exotisme ou de nostalgie pan-asiatique, comme le groupe Guernica. Le label Yen Records, dirigé par Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi, sera au centre de cette scène, et produira, outre les albums solos des deux musiciens, de nombreux artistes comme Miharu Koshi, Jun Togawa, Sandii & the sunset, Hajime Tachibana ou Tamao Koike.(BD)
À PointCulture
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XY400D The Yellow Magic Orchestra, Technodelic Sony Music, 1981.
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X 468S Kankyo Ongaku (Japanese Ambient, Environmental & New Age) Light In The Attic Records Com, 2018. Enregistrement 1980-1990.
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XH797E Haruomi Hosono & Tadanori Yokoo, Cochin Moon (Remastered) Light In The Attic Records Com, 2018. Enregistrement 1978.
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XH797H Harry Hosono & The Yellow Magic Band, Paraiso (Remastered) Sony Music Direct Compact (Jpn, 2005. Enregistrement 1977-1978.
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XY400A The Yellow Magic Orchestra, The Yellow Magic Orchestra, Restless Records, 1979
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XY400L The Yellow Magic Orchestra, Solid State Survival Sony Music, 1979.
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XS443W Sketch Show, Loophole Cutting Edge, 2004.
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XK766B Miharu Koshi, Boy Soprano Pick Up, 1985.
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XT581A Jun Togawa & Yappoos, Uratamahine (Live) Alfa Jazz Records, 1993. Enregistrement 1984.
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XT581B Jun Togawa, Suki Suki Daisuki Alfa Jazz Records.
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XY400P The Yellow Magic Orchestra, Technodon Emi, 1993. Enregistrement 1992-1993.
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XT034A Yukihiro Takahashi, Neuromantic Spalax, 1982.
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XT034B Yukihiro Takahashi, What, Me Worry ? Spalax, 1982.
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XS028C Ryuichi Sakamoto, Thousand Knives Of Ryuichi Sakamoto Denon, 1978.
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XS028A Ryuichi Sakamoto, B-2 Unit Alfa Jazz Records, 1981.
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XS028B Ryuichi Sakamoto, Left Handed Dream Plexus, 1981.
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XS443U Sketch Show, Tronika Cutting Edge, 2003.
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UI4860 Interior, Interior Windham Hill Records, 1982.
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XP546A Plastics, Welcome Back Island, 1980.
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YM5607 Ryuichi Sakamoto, Merry Christmas, Mr Lawrence Milan, 1983.