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Musiques classiques et ballet khmer – une tradition millénaire


Ensemble traditionnel cambodgien

Les bas-reliefs d’Angkor Vat, sculptés au 12e siècle, représentent des ensembles musicaux qui ressemblent aux orchestres actuels ainsi que de très nombreuses danseuses, les apsaras. Cette tradition classique s’est créée à partir d’un fond propre – les ensembles de gongs suspendus des minorités ethniques  - mais est liée également à un ensemble plus large de musiques de percussions mélodiques qui va de l’Indonésie à la Thaïlande (et dans une moindre mesure la Birmanie) et qui utilise des instruments pour la plupart originaires de la péninsule indochinoise, notamment des jeux de gongs placés en demi-cercle sur un cadre horizontal.

 

L’ensemble pinpeat accompagne les cérémonies royales et bouddhiques, le théâtre d’ombres (nang sbek), le théâtre masqué (lakhon khol) et la danse classique de cour (lakhon kbach). Il se compose de xylophones (roneat), de gongs en bronze (kong vong), de cymbales (ching), de tambours divers et de hautbois (sralay) auxquels peuvent s’adjoindre un chanteur soliste ou un chœur, en alternance avec les parties instrumentales. Les cours royales possédaient de nombreux rituels. Ceux-ci se déroulaient en musique, accompagnés par les musiciens du palais et les danseuses qui étaient considérées comme les messagères vers les divinités. Les cours royales ont de tout temps soutenu la danse, formant les enfants dès leur plus jeune âge. Comme en Inde, ces danses peuvent être narratives (le Reamker, par exemple, est basé sur le Ramayana). Costumes, coiffes, masques et mouvements très précis et raffinés identifient les personnages.

 

Dans les années 1940, la reine Sisowath Kossamak a eu un rôle important dans le renouveau des musiques et de la danse khmère, les débarrassant de siècles d'influences thaïes (la Thaïlande a longtemps régné sur les territoires khmers après le déclin d'Angkor au 16e siècle). Cette tradition a été interrompue par l'arrivée des Khmers rouges qui ont massacré la grande majorité des artistes. Elle a heureusement pu être recréée, grâce notamment aux enregistrements de Jacques Brunet pendant les années 1960 qui se sont révélés très précieux. L’impulsion a été donnée par la princesse royale Norodom Buppha Devi, danseuse depuis l'enfance. En exil à Paris, elle a continué à enseigner et dès 1982, elle s’est rendue en Thaïlande dans les camps de réfugiés pour retrouver les danseurs survivants et transmettre son art. Aujourd'hui, la tradition est toujours présente mais est menacée par l’occidentalisation et le désintérêt de la jeune génération.

 

L’ensemble mohori est assez proche de l’ensemble pinpeat mais est caractérisé par des instruments à cordes qui ne sont pas présents dans le second. Il est utilisé pour interpréter une musique d’agrément au palais royal, sans fonction rituelle, et une musique de divertissement. Un chœur de chanteuses, ou un chanteur solo, alterne avec un ensemble généralement composé d’un xylophone (roneat), d’instruments à cordes (vièles tro u et tro say et cithare takhê) et de percussions. Aujourd’hui, plusieurs instruments plus modernes s’y sont ajoutés : accordéon, banjo, guitares électriques ou même synthétiseurs. (ASDS)


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