Les Philippines

La république des Philippines est un pays d’Asie du Sud-Est constitué d’un archipel de 7641 îles de tailles variables. Les onze plus grandes constituent ensemble les 9/10 du territoire, tandis que plus de 5000 îles sont inhabitées. Le pays est divisé en trois zones géographiques : au nord, l’île de Luçon avec la capitale Manille et la plus grande ville, Quezon City, au centre un groupe appelé les Visayas, rassemblant les îles de Negros, Cebu, Bohol, Panay, Masbate, Samar et Lete, et enfin au sud la deuxième grande île, Mindanao. Plus au sud encore se trouvent les îles de Sulu, et à l’ouest l’archipel de Palawan.
Les Philippines sont séparées de Taiwan au nord par le détroit de Luçon, du continent asiatique à l’ouest par la mer de Chine, de l’archipel indonésien au sud par la mer des Célèbes et sont bordées à l’est par la mer des Philippines. Les îles sont généralement montagneuses et leur climat est tropical et humide. L’archipel est soumis régulièrement à des éruptions volcaniques, à des tremblements de terre et aux typhons venus du Pacifique.
Habitées depuis la préhistoire, les Philippines ont connu de nombreux mouvements de populations, Chinois venant de Taiwan, puis plusieurs peuples austronésiens. L’archipel a été régi entre le 10e et le 15e siècle par différents états musulmans, hindouistes et animistes, jusqu’à sa colonisation par l’Empire espagnol après l’arrivée de l’explorateur portugais Magellan. Une première révolution éclate en 1896, qui aboutit à l’instauration d’une république. Cette déclaration d’indépendance qui met fin à l’occupation espagnole est toutefois totalement niée par les occidentaux, et lors du traité de Paris de 1898, l’Espagne vend le territoire, qui ne lui appartient plus, aux États-Unis. Ces derniers, vainqueurs de la guerre hispano-américaine, prennent possession de l’archipel et affrontent à leur tour les indépendantistes dans un conflit qui durera quatre ans.
L’occupation américaine est imposée au prix de nombreux massacres de civils et la guérilla se poursuivra pendant de nombreuses années. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, l’archipel est envahi par les troupes japonaises et à la fin du conflit obtient son indépendance. Les premières années de la nouvelle république seront marquées par un fort anticommunisme, encouragé par les États-Unis, et une élimination progressive des mouvements ouvriers et paysans, anciens résistants à l’occupation japonaise, au profit d’une classe de propriétaires terriens souvent anciens collaborateurs, et d’un gouvernement corrompu. Ce mouvement s’accélèrera avec l’instauration de la loi martiale par le président Ferdinand Marcos en 1972, et l’installation d’une dictature brutale, accompagnée par un détournement des ressources du pays pour l’enrichissement personnel de la famille Marcos.
Renversé par une révolution non-violente en 1986, l’ex-président meurt en exil quelques années plus tard. Les gouvernements successifs alterneront entre deux dynasties politiques, celles de famille Marcos et celle de ses opposants, débutée par la présidence de Corazon Aquino en 1986. Tous seront entachés de problèmes de corruption, de violence et d’exécutions extrajudiciaires.
L’héritage de la colonisation espagnole est une forte domination de la religion catholique, tandis que celle des américains a imposé l’usage de l’anglais comme une des deux langues officielles. La deuxième est le tagalog, la langue la plus usitée parmi les 190 que connait l’archipel. Dans un souci d’unité nationale, elle a été rebaptisée « philippin ».
La musique des Philippines est extrêmement diverse, comme on peut l’imaginer. Les diverses traditions reflètent les différentes origines des populations ainsi que les apports espagnols, mexicains et américains. La musique populaire a toutefois obtenu une forme d’homogénéité et de diffusion nationale par son association avec les mouvements de protestation tout au long de l’histoire du pays, que ce soit contre l’occupation coloniale espagnole et américaine ou contre la dictature de Ferdinand Marcos. Il existe également de nombreux genres modernes empruntés à l’étranger et « philippinisés », comme le pinoy rock, le pinoy reggae, le pinoy hip hop, etc. ainsi qu’un style de chanson très populaire appelé OPM, pour Original Pilipino Music. (BD)