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Musiques traditionnelles – Gongs et habanera


Un ensemble de kulintang du peuple Matigsalug. (photo Nick Nichols via wikipédia)
La musique des Philippines est aussi diverse et fragmentée qu’on peut l’imaginer pour un archipel de 7641 îles. Les différents styles traditionnels se répartissent entre ceux issus de la culture locale de chaque groupe ethnique et ceux influencées par l’occupation espagnole et américaine.

Les musiques traditionnelles autochtones sont généralement propres à une région et à une communauté ou un groupe linguistique. Parmi les styles locaux les plus répandus figurent les traditions vocales de poésie épique et les danses traditionnelles. Les instruments qui les accompagnent peuvent être des cordes comme le luth kutiyapi de Malawan et Mindanoa ou le tube à corde takumbo et kulibit du Nord, des guimbardes kubing, de très nombreux instruments, flutes, percussions et lamellophones en bambou.


Il existe également de nombreuses traditions de musique de gongs utilisant soit des gongs plats de type chinois au Nord, soit des gongs à bosse de type indonésien au Sud, sur Mindanao, dans les Visayas et à Palawan, et parmi les populations musulmanes. Un des plus importants de ces styles est le kulintang, lointain parent de genres comme le gamelan indonésien ou le piphat thaï. Joué par des ensembles de gongs et de tambours, le kulintang remplit des fonctions sociales, cérémonielles et festives. Il est d’une nature plus rythmique et plus improvisée que le gamelan et va d’un tempo moyen pour les pièces anciennes à des tempi rapides et virtuoses pour les ensembles modernes.


Si les populations du Sud, notamment celles traditionnellement musulmanes, ont conservé des styles anciens presque intacts, le reste des Philippines a été christianisé par les Espagnols et sa musique a adopté des accents hispaniques. Des genres comme le kundiman remontent à l’époque précoloniale mais ont été adapté à des instruments occidentaux tandis que des genres espagnols comme la rondalla ou mexicains comme la habanera ont été importés aux Philippines avec leurs instruments d’origine, guitares, mandolines et contrebasses. La habanera y est ainsi devenue la harana, tandis que le fandango connaissait un certain succès, transformé en pandanggo.


De nombreux musiciens actuels puisent dans les traditions musicales du pays, que ce soit en incorporant les instruments philippins dans leur musique, soit en évoquant les différentes danses et rythmes régionaux. La chanteuse et chercheuse universitaire Grace Nono a une importante carrière, tant musicale qu’académique, consacrée aux traditions orales, aux rituels chamaniques et aux cultures précoloniales. Le groupe Pinikpikan, auquel a également participé un temps Grace Nono, est une aventure collective rassemblant des musiciens professionnels et amateurs d’horizons divers, et fusionne rock, folk et musique traditionnelle. Une partie du groupe poursuit aujourd’hui le projet sous le nom de Kalayo.  (BD)

Influences hispaniques:

Folk revival et fusion :


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