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Bali, la tradition savante des anciens gamelans de cour


Gamelan Gambuh ensemble, Budakeling, Bali, photo de Ni Ketut Sri Laksmi, 2007

Parallèlement aux anciens ensembles rituels existent des gamelans de cour qui appartiennent aujourd'hui aux villages et qui perpétuent la tradition savante originaire de Java. Ils ont gardé un style proche de cette île, plutôt lent et sans changements brusques de rythmes.

 

Ensemble d'origine palatine, le gamelan Semar Peguligan était joué dans le passé pour le divertissement privé des princes et des nobles. Il ressemble au gamelan Gong Gédé mais l'absence de certains gongs et cymbales produit un son bien plus léger et cristallin, sensuel même. Comme les gamelans javanais, il possède une vièle rebab et une flûte suling. A l'origine, il était de gamme heptatonique et accompagnait le théâtre dansé gambuh mais au cours du XXe siècle, la plupart des ensembles ont été modifiés pour adopter une gamme pentatonique. Son répertoire laisse une grande part à l'improvisation. Le gamelan Pelegongan est un ensemble très proche qui, à l'origine accompagnait les danses palatines légong. Aujourd'hui, les répertoires des deux ensembles se mélangent et les différences sont imperceptibles.

 

Art de cour à l'origine, le gambuh est un style très formel incluant danse, musique et dialogues. Il est sans doute le plus ancien parmi les formes théâtrales classiques et d'origine palatine. Il s'est développé au XVIe siècle, au moment de l'apogée des royaumes hindouistes balinais et a influencé la création des formes artistiques qui ont vu le jour à Bali par la suite. Suite au déclin des cours princières, ce style a été repris par les communautés villageoises et est aujourd'hui joué dans le cadre des fêtes de temple. L'intrigue se base sur le malat, un classique de la littérature javanaise contant les amours malheureuses du prince Panji et de sa bien-aimée. Le déroulement de l'action est accompagné par le gamelan Gambuh, un petit ensemble qui ne possède pas de métallophones ni de gongs. Il est traditionnellement composé de quatre flûtes suling longues d'un mètre environ et d'une vièle rebab  ainsi que de quelques percussions qui marquent la ponctuation. Les voix oscillent entre deux extrêmes selon les rôles: voix de fausset pour les rôles raffinés et voix de poitrine, lourde, pour les rôles violents. (ASDS)


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