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Bali: gamelans en bambou – un son puissant inspiré de la nature


Gamelan jegog de Peliatan, Bali, circa 1989. Photo: Samuel Wantman

Parmi les nombreux types de gamelan présents à Bali – plus de 25 variantes sont dénombrées – les gamelans en bambou se démarquent par leur sonorité fort différente de ceux en métal. Le bambou procure des sons relativement étouffés mais la taille parfois gigantesque des instruments leur donne une énorme ampleur, parfois proche du tonnerre.

 

Le gamelan Jegog se retrouve uniquement dans la région de Negara, à l'ouest de Bali où pousse la matière première, c'est-à-dire des bambous immenses dont les plus grands ont une circonférence de 70 centimètres. Probablement développé au début du XXe siècle sous l'influence du style kebyar, il est composé d'énormes xylophones en bambou au son assez extraordinaire, avec une résonnance caractéristique, sombre et tranquille et qui produit un effet physique sur l'auditeur.

 

Contrairement aux gamelans métalliques du reste de l'île, le Jegog n'a jamais eu de fonction rituelle. Il participe à la vie courante, accompagnant des activités comme les courses de buffles ou prévenant les villageois des travaux en commun. Il est aussi un divertissement et souvent deux groupes opposés entrent en compétition. Ils se coupent alors l'un l'autre, interférant constamment dans le jeu musical de la partie adverse.

 

Tous les instruments ont été détruits en 1974 lors d'un tremblement de terre qui a tué environ 500 personnes. A cette époque, I Nyoman Jayus, originaire de la région, étudiait les arts à Denpasar et avait transféré le gamelan Jegog de sa famille dans la ville. C'est le seul à avoir survécu à la catastrophe. Sous l'impulsion de ce musicien, le Jegog a pris une place dans les arts balinais et un nouveau répertoire a été composé pour l'ensemble.

 

Autre type de gamelan, le Joged Bumbung est né dans les années 1950 et accompagne les danses féminines qui appartiennent à la grande famille des danses de séduction de l'archipel indonésien. Ce gamelan en bambou procure un fond sonore aux pièces dans lesquelles une danseuse sélectionne un partenaire dans le public pour un court duo improvisé, attirant et repoussant en même temps l'homme avec les gestes de son éventail.

 

Il existe également un répertoire pour guimbardes genggong qui s'inspire des morceaux pour gamelan. Instrument informel, il est joué en solo ou en ensemble, utilisant le contrepoint en hoquet qui évoque le chant des grenouilles et crapauds. (ASDS)


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