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Bali: Gong Kebyar, modernisation et compositions contemporaines


Balinese gong kebyar "Gunung Sari" plays "Kapi Raja"

Les gamelans balinais ont toujours été virtuoses au cours des siècles mais le style Kebyar rend cette virtuosité quasiment ostentatoire. Ce style – dont le nom "byarrr" renvoie au bruit d'une explosion - est né au nord de l'île vers 1915. Cette partie du pays était moins conservatrice que le sud où régnait une aristocratie défendant la préservation des traditions anciennes. Le nord était une région ouverte aux influences extérieures grâce à son commerce portuaire et à une colonisation hollandaise plus précoce qu'au sud (fin du XIXe siècle). Au début du XXe siècle se manifestait déjà un désir d'indépendance, un désir de démocratie.

 

C'est lors des crémations funéraires, plus rares mais donc plus luxueuses que dans le sud, qu'est né le nouveau style kebyar mais il sort très vite de ce contexte pour être joué en concert, souvent accompagnée d'un style de danse plus contemporain, abstrait et virtuose. De jeunes compositeurs comme I Gedé Manik au nord mais aussi I Wayan Lotring au sud créent de nouvelles compositions plus audacieuses, plus éclatantes, plus libres par rapport aux conventions. C'est un succès immédiat à une période où le tourisme commence à toucher l'île. De nombreux villages fondent les instruments anciens pour les modifier en gamelan Gong Kebyar. Tout se transforme en Kebyar et ce style devient la musique balinaise par excellence. Malheureusement, cette transformation standardise le jeu, tout particulièrement parce que les jeunes apprennent la musique au conservatoire, une musique officielle en totale opposition avec la multitude des styles anciens. La virtuosité et la recherche du spectaculaire prennent le dessus, éblouissant le touriste moyen à la recherche de sensations fortes.

 

Le gamelan Gong Kebyar est composé de nombreux instruments, tambours, métallophones et jeux de gongs, complétés de flûtes et cymbales, dans le but de créer une forte amplitude sonore, voire même un volume considérable. Le jeu est impressionnant et très libre dans les préludes et interludes: explosion de sons, envolées de contrepoints, rythmes irréguliers, ruptures brutales, phrasé haché des instruments, tempos variables aux vitesses parfois vertigineuses… Les sons cristallins éclatent en un feu d'artifice sonore, euphorisant le public par ses sonorités profondes. (ASDS)


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