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Irian Jaya, la Papouasie indonésienne


Papou d'Irian Jaya, photo de Daniel Plissondes

Occupant la moitié de la Nouvelle-Guinée, ce territoire montagneux, à l’accès difficile, auquel s’ajoutent plusieurs îles environnantes, constitue une région atypique de l’Indonésie appelée Irian Jaya. L’autre partie de l’île, dénommée Papouasie-Nouvelle-Guinée est indépendante depuis 1975. Le territoire est majoritairement habité par des populations papoues. Sa position excentrée en Mélanésie, ses traits culturels, historiques et géographiques particuliers en font exception dans l’archipel et une grande partie de la population locale espère un référendum pour l'autodétermination. Aujourd’hui la province est régie par un statut d’ « autonomie spéciale ». L'« Irian » est le nom que les Indonésiens donnent au territoire, et signifie au-dessus des nuages dans la langue de l'île de Biak. C’est la dernière partie des Indes orientales néerlandaises à avoir été abandonnée par les Pays-Bas en 1961. Occupée peu après par l’Indonésie, elle est aujourd’hui le théâtre d’une sanglante répression des mouvements séparatistes.

 

Irian Jaya est peuplé de plus de 300 tribus distinctes, qui ont entre elles une grande diversité de cultures et de langues. A la différence du reste de l’Indonésie, la population est en majorité chrétienne, après une récente campagne d’évangélisation particulièrement violente, durant laquelle les missionnaires ont tenté d’éradiquer totalement les traditions religieuses et profanes des Papous. Les statues et idoles ont été systématiquement détruites, et la musique traditionnelle a été interdite, sauf si elle était incorporée au rituel chrétien. L’occupation indonésienne et le déplacement forcé des populations ont continué à marginaliser les cultures traditionnelles, menacées de surcroît par l’immigration venant de Java et de Sumatra, encouragée par le gouvernement.

 

Contrairement à l’idée reçue d’un territoire inaccessible et inexploré, seule une petite partie des tribus habitant l’île est encore « non-contactée ». Les échanges entre Irian Jaya et ses voisins, ainsi qu’avec l’Occident, ont été nombreux et ont laissé des traces dans la musique de la région. Au chant traditionnel wor et aux percussions se sont ajoutés ukulélés et guitares, et l’influence des hymnes d’église et des string-bands est très marquée. Les formes ancestrales de musique sont aujourd’hui en déclin et leur survie contre toute attente témoigne de la place importante qu’elles occupent dans la vie sociale papoue. (BD)


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