Mondorama

menu

Les musiques arabes – tradition et pop islamique


Nasida Ria Semarang

L’islam est la religion majoritaire dans la plupart des îles de l’archipel et son influence se fait sentir dans beaucoup de musiques indonésiennes. Mais si la musique d’Oum Kalthoum est présente comme partout ailleurs dans le monde arabe, l’Indonésie choisit généralement d’adapter les musiques modernes importées d’Arabie Saoudite ou du Koweït dans des versions locales. Seuls quelques-uns des styles interprétés par les musiciens indonésiens sont directement issus des traditions musicales arabes. Ces éléments ont été importés entre autres par des colons venus de Malaisie ou du Yémen. Il s’agit d’instruments comme le rebab, la vièle à pique omniprésente dans les orchestres de gamelan, ou comme le gambus, un luth dérivé de l’oud arabe. Celui-ci est l’instrument de prédilection du style qui porte son nom, où des orchestres comprenant le luth et le derbuka jouent un mélange de compositions propres et de reprises des grands succès arabes du moment, souvent dans des versions traduites dans les diverses langues locales.

 

Si la popularité du gambus dans son pays d’origine, le Yémen, a fortement décliné depuis le début du XXe siècle, le genre est extrêmement populaire en Indonésie, où il accompagne généralement une danse d’origine malaise appelée le zapin (ou zafin). Traditionnellement une danse d’hommes, interprétée dans un contexte religieux, elle est aujourd’hui devenue une danse populaire, également pratiquée par les femmes. Le gambus est également joué dans divers style locaux, comme le gambus makassar ou le gambus bugis à Sulawesi, et dans le sud de Sumatra, en solo ou en petite formation, dans un style nommé gambus lampung. Il est aussi populaire auprès des populations melayu d’origine malaise.

 

Un autre style d’origine arabe est le qasidah moderne, dérivé d’une ancienne forme épique de poésie religieuse. Les musulmans indonésiens ont repris l’idée de chansons moralisatrices, dont le texte improvisé encourage la vertu et la moralité sous toutes ses formes mais aborde aussi parfois des thèmes de société contemporains comme le tabac, la pollution, l’énergie nucléaire, etc. La musique qui l’accompagne puise à tous les râteliers et emprunte autant à la pop arabe moderne qu’au dangdut ou au heavy metal. Les pionniers, ou plutôt pionnières du qasidah moderne sont les neuf musiciennes du groupe Nasida Ria, qui mêlent instrumentation moderne (guitares électriques, synthétiseurs) et traditionnelle, et se produisent lors des mariages et des cérémonies religieuses dans d’impressionnantes tenues uniformes, strictes et colorées à la fois. Leur carrière à succès les verra enregistrer plus de 25 albums, et déclenchera des vocations auprès d’autres ensembles et artistes comme Dita Arizona, Ike Widuri, El Wafda ou Assifa. (BD)


À PointCulture

Nous utilisons des cookies pour améliorer l’expérience utilisateur et analyser le trafic sur notre site web. En cliquant sur “Accepter tous les cookies“, vous consentez à l’utilisation de cookies sur notre site web.