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Pop des années 1960 et 70 – a-go-go, off-beat cha-cha et pop yeh yeh


un album de The Quests au Musée National de Singapour, une photo d’Anne-Sophie De Sutter (via Flickr)
A-go-go, off-beat cha-cha ou pop yeh yeh, tels sont les noms qui ont été donnés à la première vague de pop qui a déferlé sur Singapour dans les années 1960. Depuis de nombreux autres styles ont vu le jour, du rock au hip-hop, en passant par la chanson et le hardcore.

Dans les années 1960 et 1970, contrairement à la Chine Populaire, la diaspora chinoise en Asie du Sud-Est, à Singapour, Malacca, Penang, Hong Kong ou Taïwan, est exposée aux influences occidentales. De nombreux GI américains sont stationnés dans la région et ont apporté leurs musiques pop et rock et des radios comme Radio Free Asia diffusent ces musiques sur leurs ondes. Cette diaspora n’a jamais abandonné la pratique des musiques traditionnelles (l’opéra de Pékin notamment) et écoute la pop de Shanghai des années 1930 aux accents jazz et latins.


A Singapour, l’économie est florissante et les musiciens ont les moyens de s’acheter des guitares et des orgues électriques tandis que les jeunes dépensent leur argent de poche en tourne-disques et vinyles, exprimant ainsi une certaine liberté et se distanciant de la culture très conservatrice de leurs parents. Aussi tandis que les Chinois de Chine chantent en chœur des chants de travail, la diaspora compose de la pop à partir du modèle occidental. Pendant une bonne dizaine d’années, de 1963 à 1975, Singapour devient le centre de la production discographique et le style prend le nom de « a-go-go » ou « off-beat cha-cha », ou encore « pop yeh yeh », comme en Malaisie.


Beaucoup de petits labels sortent des disques de chanteuses et chanteurs qui changent de nom de scène selon les occasions mais qui s’accompagnent des mêmes groupes. Le premier exemple (en 1964) de ce nouveau style est la chanson « Suzana », composée par M. Osman, accompagné des Mods. Il chante en malais, mais de nombreux artistes écrivent également des chansons en mandarin ou hokkien – cette pop étant produite par les différentes communautés de Singapour, Chinois et Malais en premier. Les Stylers est un des groupes les plus connus, Chang Siao Ying était considérée comme la reine de la pop tandis que Huang Qing Yuan était le roi. Les chansons s’inspirent de diverses sources: airs traditionnels, films, Canto-pop, rock’n’roll occidental mais on y entend également des traces de percussions malaises, des rythmes indiens, les gammes pentatoniques chinoises ou encore des chants bouddhistes. Les textes expriment toujours une certaine joie de vivre et beaucoup de fraîcheur et de légèreté à une époque pourtant marquée par la guerre du Vietnam, la Révolution Culturelle en Chine et de nombreuses révoltes partout dans le monde. Chew Yan miaule comme un petit chat dans Mimi cat mais transforme également une chanson traditionnelle chinoise en version pop sur Tall mountain green.  


L’arrivée de la cassette audio marque la fin de cette ère particulière, mais la pop connaît encore de nombreuses évolutions et se décline dans différents genres. Dans les années 1980 apparaît un nouveau style de ballade en mandarin, le xinyao, représenté notamment par Liang Wern Fook, Lee Shih Shiong et Billy Koh. Les chansons sont accompagnées de guitare et parlent de sujets qui touchent les adolescents : histoires d’amour, rêves brisés, la vie à l’école…


Aujourd'hui, tous les styles musicaux sont représentés, allant de la pop au hip hop, du hardcore au metal, ou encore de la musique expérimentale. La sélection musicale ci-dessous rassemble quelques artistes intéressants, parmi une pléthore de productions. (ASDS)


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