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Musiques des minorités ethniques – des traditions menacées


Orgue à bouche plung des Murung, une photo d’Astrothomas (via wikicommons)

98% de la population est bengalaise, de religion musulmane essentiellement, mais aussi hindouiste, chrétienne et bouddhiste. Cependant, il existe plus d’une dizaine de minorités ethniques : Chakmas, Marmas, Garos, Santals, Meitei, Mru ainsi que de très nombreux Rohingyas qui ont fui le Myanmar. La plupart de ces groupes sont d’origine sino-tibétaine et ont des coutumes sociales et religieuses ainsi que des langues distinctes. Leurs musiques n’ont pas été systématiquement collectées mais la discographie propose deux disques présentant d’une part les Garo vivant autour de la frontière avec l’Inde, dans l’état de Meghalaya, et d’autre part les Mru, ou Murung établis près du Myanmar.

 

Ethnie organisée autour du cycle des saisons et de la nature, les Garo ont une organisation matrilinéaire et l’héritage passe par les filles. Leur répertoire musical est lié à l’agriculture et aux festivals organisés au moment des récoltes, mais il présente également une collection de chants d’amour et de mariage. Le lien avec les esprits est très important et se traduit par des rituels de guérison. Leurs instruments principaux sont des gongs en bronze et des tambours à deux peaux, mais aussi des flûtes et des trompes.

 

Les Mru ou Murung vivent dans la région frontalière avec le Myanmar, dans les collines des Chittagong Hill Tracts. Subsistant de l’agriculture en petites communautés semi-nomades, ils sont d’origine tibéto-birmane. Ils ont gardé leur religion d’origine, basée sur le culte des esprits, et c’est autour de celui-ci que s’organisent la plupart des danses et musiques. L’instrument de prédilection est l’orgue à bouche plung qui est joué lors des funérailles, des rencontres avec les jeunes filles, des mariages et des fêtes de la moisson. Il est parfois accompagné de chant qui prend la forme d’une litanie. Quand ils sont joués en orchestre, ces orgues à bouche donnent une impression très contemporaine, faisant penser à des musiques minimalistes dans le style de Philip Glass ou Steve Reich. La musique est répétitive et le jeu polyphonique, en cinq couches principales, mais l’ensemble n’est pas monotone car il y a un effet de vagues sonores.

 

Ces traditions sont menacées depuis plusieurs dizaines d’années par un processus d’homogénéisation culturelle. (ASDS)


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