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Des traditions populaires régionales très contrastées


Percussionniste Kalash - photo de manalahmadkhan via flickr

Pays au milieu naturel contrasté, le Pakistan connaît de nombreuses traditions régionales. La musique et les chants participent en effet à la vie quotidienne des différents peuples et ethnies. Les collecteurs de musique se sont concentrés sur quelques régions, laissant de nombreuses autres sans témoignage sonore enregistré.

 

Peuple des vallées de l'Hindou Kouch au nord-ouest du Pakistan, les Kalashs vivent près de la frontière afghane, dans le district de Chitral. Cette ethnie, dont les origines sont mystérieuses, se distingue de la société pakistanaise par sa culture, sa religion polythéiste et sa langue. La légende les décrit comme les descendants d'Alexandre le Grand mais la génétique contredit cette hypothèse: ils seraient originaires d'Asie Centrale. Lors de grandes fêtes, les Kalashs interprètent des danses et des chants de protection, accueillant les fées et esprits. Aujourd'hui, leurs traditions sont menacées par le tourisme mais surtout par les Talibans qui n'acceptent pas la culture de ce peuple si singulier.

 

Région centrale du pays, le Pendjab est surtout connu pour le bhangra qui a été développé dans les communautés pakistanaises du Royaume-Uni dans les dernières décennies. Il est basé sur les rythmes du dhol, un grand tambour cylindrique et était joué à l'origine lors des fêtes de récolte. Le ghazal et les traditions classiques sont également très bien représentées dans cette région.

 

Située au sud-ouest du Pakistan au bord de la Mer d'Arabie, la province du Baloutchistan a connu des influences diverses, celles de l'Iran et de l'Afghanistan voisins mais aussi d'Afrique: certains rythmes ont intégré la musique locale par l'intermédiaire du commerce avec ce continent. Les artistes appartiennent à une caste spécifique et sont des professionnels. Ils interprètent des mélodies très mélancoliques et des épopées (shervandi), souvent accompagnés au sorud, un genre de vièle, mais aussi au luth tambourag. Un autre répertoire important est celui des chansons de mariage (nâzink, sowt, nogta et ghazal). Enfin, il ne faut pas oublier les musiques de transe (qalandari) interprétées lors de rituels de guérison et d'exorcisme qui intègrent à la fois des aspects du chamanisme et des traditions soufies.

 

Situé au sud-est du Pakistan, le Sindh est une région au climat aride – le désert du Thar recouvre l'essentiel de la province – mais une partie est irriguée par le fleuve Indus. On y trouve un répertoire de musique instrumentale, notamment jouée à la flûte alghoza, ainsi que des traditions perpétuées par des musiciens itinérants souvent nommés fakirs qui se retrouvent également au Rajasthan voisin. Ces musiciens sont souvent assimilés avec les peuples tziganes qui sont originaires de cette région. Les chants sont imprégnés de soufisme et les textes sont basés sur des poèmes qui expriment le mysticisme islamique. La région regorge de hauts-lieux de saints soufis et des foules de dévots y viennent en pèlerinage. (ASDS)


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