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Cantigas et baila : un héritage portugais, précurseur de la pop des années 1960-70


The super golden chimes - pochette d'un LP

Les Portugais ont laissé leur héritage dans de nombreux endroits qu’ils ont occupé, que ce soit au niveau culinaire ou musical. Ils se sont mélangés à la population locale, ainsi qu’aux Africains déplacés sur l’île, parlant un créole portugais, et ont formé un nouveau groupe que les colonisateurs hollandais ont nommé « Burghers ». Ils étaient considérés à l’époque comme racialement et économiquement inférieurs, ce qui a augmenté leur désir d’identification avec les traditions « portugaises ».

 

Ils ont composé des ballades, les cantigas, et créé une musique de danse, la baila, intégrant des éléments venus d’ailleurs. Les « Kaffirs », les esclaves africains déportés, ont introduit des sonorités africaines, notamment par l’intermédiaire de chants de travail connus sous le nom de kaffirinha qui sont à la base de la baila. Les cantigas possèdent des textes qui renvoient aux traditions luso-africaines, certaines racontant même les premiers voyages des marins vers l’Océan Indien. Les Portugais ont amené des instruments : la petite guitare cavaquinho, la guitare, la mandoline, le violon, le tambourin.

À l’origine, la baila était très simple : des paroles en cinghalais et une musique jouée à la guitare, accompagnée de claquements des mains ou de percussions improvisées. L’élément africain se retrouve dans les rythmes syncopés et dans certaines mélodies, et rappelle par moments le calypso des Caraïbes. Les instruments ont changé au fil du temps et la guitare a été électrifiée et rejointe par une batterie et des synthétiseurs. Chaque mariage, fête ou cérémonie est animée par des groupes qui à un moment un autre se lance dans une baila. Les musiciens les plus connus dans le genre sont Voli Bastian, Anton Jones, Paul Fernando, Walter Fernando et Desmond de Silva.

 

Dans les années 1960-70, la baila a inspiré un mouvement pop plus large qui mélangeait les influences anciennes aux musiques des films de Bollywood, à la pop occidentale, à la soul, et aux musiques latines. Un homme en particulier joue un rôle important : Gerald Wickremesooriya fonde le label de disques Sooriya Records en 1968. Il part à la recherche de nouveaux artistes qui créent un son spécifiquement sri-lankais. Parmi ceux-ci, il faut citer M.S. Fernando, Baby Shiromi, les Moonstones et les Golden Chimes. Même si son catalogue de base est consacré à la pop, il garde une place pour des genres plus traditionnels comme la baila ou des musiques liées au théâtre. (ASDS)


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