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Khorasan – la tradition des bardes centre-asiatiques


Haj Ghorban Soleimani (via la page Facebook de l’artiste)
La tradition des chants de bardes d’Asie centrale se perpétue en Iran, dans la province du Khorasan située au nord-est du pays. Les bakhshi chantent les textes anciens en s’accompagnant au luth dotar.

La province du Khorasan est située au nord-est de l’Iran et appartient à l’aire centre-asiatique, formant un couloir de communication entre nomades des steppes et populations sédentaires des régions plus urbaines. Persans, Turcs et Kurdes se côtoient dans ce carrefour où se sont croisés rites religieux, musiques et littératures. Il y existe une tradition séculaire de musique et chants de bardes, nommés bakhshi, comme dans toute la région des steppes et déserts du centre de l’Asie.


Héritiers des traditions préislamiques mais aussi du répertoire d’épopées médiévales turques, ils jouent un rôle important dans la vie musicale du Khorasan. Ils s’accompagnent au luth dotar, à long manche et à deux cordes, et interprètent les poèmes et textes qui ont été transmis oralement depuis des siècles, ainsi que les règles éthiques et religieuses fondamentales. Ils sont bien plus que de simples narrateurs mais aussi des médiateurs et guérisseurs qui ont un rôle important dans la communauté. Leur répertoire est constitué de pièces instrumentales et vocales interprétées en diverses langues, en persan, kurde ou turc, et suivant un système de motifs mélodiques stéréotypés. Ces âhang ou maqam sont des modèles qui forment une base pour des improvisations et variations et sont moins stricts que les modes de la musique classique persane qui portent également le nom de maqam.  


Beaucoup de bakhshi sont issus de lignées de musiciens professionnels mais depuis quelques décennies, ce n’est plus leur activité principale et ils tirent leurs revenus de leur métier de cultivateur ou de berger. D’autres apprennent la tradition auprès d’un maître, sans lien de filiation. Le plus célèbre bakhshi de l’ancienne génération est Haj Ghorban Soleimani (1920-2008), un maître du dotar et du chant. Des musiciens plus jeunes comme Rowshan Golafruz, le neuvième d’une lignée de bardes professionnels ou encore Alireza Soleimani, le fils unique de Haj Ghorban Soleimani, ont pris le relais. La chanteuse Sima Bina a également inclus dans son répertoire de nombreux chants issus de la tradition ou de collectages qu’elle a effectués. (ASDS)


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