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La pop des années 1960 et 70 – un vent de liberté


45 tours de pop iranienne
Dans les années 1960 et 70, de nombreux artistes iraniens s’inspirent de la pop occidentale et créent leur propre version, poussés par le vent de liberté qui souffle sur le pays.

En Iran, comme dans beaucoup d’autres régions du monde, les années 1960 et 1970 sont une période tumultueuse, marquée par un profond désir de liberté. Sous l’influence modernisatrice du régime du Shah, les musiciens iraniens ont commencé à adopter des instruments et styles occidentaux dès les années 1950, transformant une tradition urbaine qui existait depuis le début du siècle en une industrie pop très active. Cette pop puise des éléments dans la musique traditionnelle et classique mais est jouée avec des guitares et des orgues électriques, une basse et une batterie, créant des sons rock, psychédéliques, disco et funk.


Les années 1960 et 70 sont un âge d’or, en partie grâce à l’afflux de pétrodollars, et les musiciens tissent de nombreux liens avec les pays occidentaux. A Téhéran, le restaurant Couchini joue un rôle important : Farhad Merhdad y jouait du piano et interprétait des chansons de Ray Charles, et c’est là qu’il a formé son premier groupe dans les années 1960, les Black Cats, groupe qui d’ailleurs vu se succéder de nombreux musiciens qui ont fait par la suite une carrière en solo. Le label Ahang Rooz est créé en 1959 et sort des 45 tours des stars de l’époque, Googoosh, Marjan, Shoreh…


Diverses plateformes sont créées par le gouvernement, notamment le Festival d’Art de Shiraz, qui a eu lieu entre 1967 et 1977. Cet événement a rassemblé de nombreux artistes et a eu une forte portée internationale. A cette époque également, la radio et télévision iranienne, ainsi que les salles de concert et nightclubs, présentaient de nombreux artistes pop, locaux ou occidentaux. Radio Tehran a connu à cette époque une popularité immense et touchait un large public de jeunes avides de nouveautés.


Parmi les artistes pionniers de ce nouveau genre de musique, il faut citer Kourosh Yaghmaei, guitariste rock aux cheveux longs et moustache à la George Harrison, période Sgt. Pepper. Son style était novateur : il utilisait le synthétiseur pour la partie rythmique, en plus de la guitare. S'il a d'abord été inspiré par le surf des années 1960 (comme les Ventures par exemple), il s'est par la suite tourné vers un rock plus psychédelique, aux textes mélancoliques évoquant les poètes persans du passé. Le morceau « Gole Yakh », parlant de rupture amoureuse et de solitude, est toujours populaire aujourd’hui, autant auprès des jeunes que d’une génération plus âgée.


Googoosh commence sa carrière à la fin des années 1960 et enregistre en 1971 une chanson, « Gol-bi-goldoon » qui se démarque du style fort classique du passé. A la place du saz, elle est accompagnée par une guitare acoustique et la mélodie comporte des influences occidentales. Elle séduisait son public par sa voix et son ton sincère, et ses tenues étaient dans l’esprit de l’époque, robes moulantes et épaules dénudées. Ses coiffures ont inspiré les jeunes femmes de l’époque et le style « Googooshi » était diffusé par l’intermédiaire des magazines. A la télévision, elle était souvent accompagnée par un ensemble de cordes qui accentuaient le romantisme de ses chansons. Elle a également poursuivi une carrière d’actrice à cette époque, comme de nombreuses autres pop stars.


Suite à la révolution de 1979, la musique pop et rock a été bannie et beaucoup d’artistes ont été persécutés par le régime islamiste très strict. De nombreux d’entre eux ont alors émigré en Europe et en Amérique du Nord et ont créé de nouveaux styles dans leur pays d’adoption. (ASDS)


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