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Santour, la cithare de Mésopotamie


Faramarz Payvar (via wikipedia)
Trouvant ses origines dans l’antiquité mésopotamienne, le santour iranien est l’ancêtre d’un grand nombre d’instruments basés sur le principe des cordes frappées.

Le santour fait partie de la famille des cithares sur table, répandues de la Chine à l’Europe, parmi lesquelles on trouve le yangqin, le cymbalum ou le psaltérion, ainsi que toute la lignée qui mène au piano. Souvent comparé avec le qanun, il s’en distingue nettement, malgré leur forme similaire. Les cordes du qanun sont en effet pincées par l’instrumentiste tandis que celles du santour sont frappées à l’aide de petits marteaux légers.


Le santour possède 72 cordes, de fer ou d’acier, disposées par groupes de quatre sur 18 chevalets mobiles placés sur une table d’harmonie de forme généralement trapézoïdale. Sa taille est variable, mais est communément réduite pour en faire un instrument aisément portable. Il se joue assis sur une chaise ou à genoux par terre. Le santour est soit posé sur une table, sur un tapis ou sur les jambes du santouriste. Le jeu des cordes est réparti entre les deux mains, jouant des rythmes et des mélodies distinctes, comme c’est le cas aujourd’hui sur les instruments à claviers.


Le santour réclame une certaine virtuosité pour gérer mentalement ces deux parties de jeu, tout en modulant la longue résonance des cordes. Il existe plusieurs écoles de santouristes qui se distinguent par le style de frappe et par la manière de manier les mezrab, les marteaux feutrés tenus au bout des doigts. Le santour est utilisé dans le répertoire du radif classique persan, mais également dans le style motrebi et dans la musique traditionnelle kurde. Il est joué en solo ainsi que dans des ensembles allant du duo à l’orchestre entier.


La popularité du santour en Iran a fait quasiment disparaitre le qanun de la musique persane, alors que dans les pays arabes voisins, c’est le phénomène inverse qui a eu lieu. A la suite de la révolution islamique, de nombreux musiciens et enseignants de l’instrument se sont exilés à travers le monde et ont contribué à le faire connaitre, souvent dans des contextes musicaux étrangers à la musique classique persane. Ses interprètes les plus connus sont Hossein Farjami, Djalal Akhbari, Madjid Kiani, Faramarz Payvar, Parviz Meshkatiân ou encore Hassan Tabar. (BD)                  


 


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