Mondorama

menu

La rumba, la danse de la rue


Rumba dans la rue

A l’extérieur de Cuba, le mot rumba désigne un peu tout et n’importe quoi: une danse de salon (généralement pratiquée accompagnée de son), une musique un peu kitsch et exotique, une danse sportive (accompagnée cette fois d’une musique mexicaine apparentée au boléro) etc. Depuis les années 1930, le mot est devenu un synonyme de « latin », un raccourci un peu trompeur que n’ont pas trop cherché à rectifier les musiciens cubains. Le terme a fini par recouvrir des dizaines de styles différents, parfois sans lien entre eux, et parfois sans rapport avec Cuba. Cette rumba, quelquefois orthographiée rhumba, se retrouvera aux Etats-Unis, au Mexique, en Colombie, en Espagne ou encore au Congo.

 

À l’origine, la rumba était pourtant un style cubain bien spécifique, très éloigné de la danse de salon. Développée dans les quartiers populaires, et dans les quartiers ouvriers (notamment les docks des ports de Matanzas et de La Havane), c’est avant tout une musique de percussions et de voix. On distingue trois types principaux de rumba : le guaguanco, le yambu et le columbia. Quoique puisant son inspiration dans les rythmes rituels afro-cubains, c’est un genre résolument profane, voire même quelquefois osé. C’est avant tout le cas dans le guaguanco, qui est une danse de séduction où un couple mime les approches sexuellement explicites de l’homme et le jeu de la femme qui les accepte, les évite ou les fuit. Plus sage, le yambu est une danse plus lente, jugée plus correcte par les générations plus âgées, tandis que le columbia est une danse rapide et acrobatique autrefois exclusivement masculine.

 

Les instruments utilisés sont variés, mais ce sont avant tout des percussions: des congas, quelquefois des tambours batà et des cajons. Ce dernier, simple caisson en bois muni d’un timbre, serait un instrument d’origine péruvienne; il remplace aujourd’hui les caisses de transport que les dockers transformaient en percussion durant leurs temps libres. Le rythme, appelé clave, est marqué par un instrument du même nom, deux cylindres de bois dur entrechoquées, à l’origine des chevilles utilisées par les charpentiers dans les chantiers maritimes, elles aussi détournées de leur fonction initiale par les musiciens des ports. D’autres petites percussions, palitos, guagua, maruga, viennent compléter l’ensemble.

 

Sur base de cette musique de percussions, un chanteur lance le thème principal et sollicite la réponse du chœur, et ensemble ils entament une progression de plus en plus enlevée et enflammée jusqu’au point d’orgue nommé « montuno ». (BD)


À PointCulture

Nous utilisons des cookies pour améliorer l’expérience utilisateur et analyser le trafic sur notre site web. En cliquant sur “Accepter tous les cookies“, vous consentez à l’utilisation de cookies sur notre site web.