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Le revival du son des années 1990


Orquesta Buena Vista Social Club

Dans les années 1970 et 80, divers groupes de son comme le Septeto Nacional (reformé en 1985), l'Orquesta Aragón, l'Orquesta Ritmo Oriental ou la Sierra Maestra enregistrent des disques et organisent des concerts. Les musiques cubaines sont quelque peu oubliées sur les scènes internationales mais ceci va bientôt changer.

 

En 1995, Nick Gold décide d'enregistrer un disque de rencontre entre musiciens cubains et africains pour son label World Circuit et contacte Juan de Marcos González qui est à la tête du groupe Sierra Maestra, fondé en 1976. Les musiciens maliens ne reçoivent pas leur visa et doivent se désister mais le projet n'est pas suspendu: les enregistrements rassemblent donc uniquement des Cubains. De ces sessions d'enregistrements sortiront deux albums, celui des Afro-Cuban All Stars et celui du Buena Vista Social Club. Ces groupes rassemblent des musiciens célèbres dans le passé: Rubén González, Ibrahim Ferrer, Compay Segundo, Omara Portuondo… et le guitariste américain Ry Cooder.

 

Très vite, ces deux albums deviennent extrêmement populaires, vendant des millions de copies, et les musiques cubaines déferlent sur le monde entier. L'album du Buena Vista Social Club est tout particulièrement apprécié, remettant au goût du jour le son de l'âge d'or. L'album est excellent, très finement produit, et les artistes se surpassent mais il contribue à créer un certain modèle. De nombreux autres artistes s'engouffreront dans la brèche, produisant des albums très proches et inondant le marché de copies plus ou moins conformes. Le son se standardise et certains morceaux comme "Chan chan" ou "Guantanamera" se retrouvent partout.

 

Le disque met également en branle un mouvement de rééditions des trésors oubliés (notamment sur l'excellent label Tumbao Cuban Classics) et des artistes qui avaient pris leur retraite montent à nouveau sur scène. Le public en redemande mais la popularité du Buena Vista Social Club est l'amorce d'une sur-commercialisation de ces musiques. Et au final, cela nuit à tout le monde. Après une dizaine d'années, les musiques cubaines sont à nouveau tombées dans l'oubli, la plupart des auditeurs étant fatigués, voire dégoûtés des mêmes morceaux rabâchés. Aujourd'hui, interpréter du son n'est plus une option pour devenir populaire et les jeunes artistes se tournent vers d'autres styles plus contemporains. (ASDS)


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