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Musiques urbaines à Cuba – Havana underground


Bozar - Cubalandz festival - DJ JIGÜE & EL MENOR par Fabonthemoon

Avec la globalisation de l'information, hip hop, rap, techno ou autres musiques électroniques sont présentes dans presque tous les pays du monde. Cuba n'est pas en reste, malgré un régime communiste toujours présent: une génération entière a grandi avec ces musiques urbaines. Leur diffusion est cependant compliquée: l'état contrôle les productions artistiques par l'intermédiaire de divers instituts (y compris un institut consacré au rap, fondé en 2002) et il n'existe qu'un seul studio d'enregistrement et label officiel (EGREM). Ceci n'a pas empêché l'émergence d'une scène underground dès la fin du 20e siècle.

 

Les Cubains découvrent le hip hop au début des années 90 grâce aux émissions des radios de Miami. De jeunes artistes s'y intéressent et commencent à se produire dans ce style. Les premiers concerts sont censurés parce que le gouvernement trouve que le hip hop a des connotations trop américaines. Il survit cependant tant bien que mal dans l'underground. Il en va de même pour les musiques électroniques inspirées de la house et de la techno.

 

Les artistes qui se lancent dans la musique, tout particulièrement les styles plus "urbains", doivent s'armer de patience et d'ingéniosité; il leur faut utiliser des matériaux de récupération et chercher à acquérir des instruments au marché noir. Quelques DJ européens, allemands surtout, de passage dans le pays pour quelques concerts, y laissent des cassettes de leurs enregistrements ainsi qu'un peu de matériel. Tout ceci a créé une esthétique DIY assez particulière.

 

Aujourd'hui encore, produire de la musique est compliqué: l'internet est un outil de transmission incontournable dans une grande partie du monde mais il reste problématique à Cuba qui n'est couvert qu'à 30%.

 

Il existe à Cuba une scène électronique et hip hop très vivante malgré toutes ces difficultés et grâce à une grande persévérance, de même que des studios d'enregistrements indépendants. Certains artistes voient leur musique se diffuser internationalement grâce à des plateformes comme Soundcloud ou Bandcamp, et se voient même offrir des tournées internationales.

 

Parmi les labels les plus connus, il faut citer Guampara Music, mené par Isnay Rodriguez aka DJ Jigüe. Son label présente de nombreux artistes contemporains qui jouent des musiques actuelles et hybrides, non sans liens avec les traditions. Des musiques que Rodriguez décrit comme "afrofuturismo tropical", un terme qui renvoie à une nouvelle esthétique techno futuriste de la diaspora africaine et aux ambiances caribéennes de Cuba.

 

Cette nouvelle scène très active a attiré le Britannique Gilles Peterson qui depuis quelques années s'intéresse à la musique cubaine en sortant les disques Havana Cultura et en mettant en avant des artistes comme Danay Suárez ou Dayme Arocena sur son label Brownswood Recordings. Havana Cultura est à la base une affaire commerciale, dépendant du département marketing européen du rhum Havana Club, mais les compilations présentent de jeunes artistes de la scène locale qui n'ont pas eu l'occasion de sortir un disque via les circuits officiels. (ASDS)

 

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