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Du zouk-love à la kréyòl pop, une musique en constante évolution


Jocelyne Béroard en concert à l'Olympia de Paris en 2011, une photo de zouk sarl (via wikicommons)
Le zouk évolue au fil du temps, devenant plus langoureux sous la forme du zouk-love. Il se mêle également aux musiques urbaines, du ragga au rap. Aujourd’hui, il se mue en kréyòl pop.

A partir des années 90, le zouk devient plus langoureux, moins rythmé (il passe à 95-100 bpm) et les cuivres disparaissent en faveur des synthés et des boîtes à rythme. Il prend alors le nom de zouk-love. Il se danse exclusivement à deux, les partenaires étant très proches, se déplaçant peu, avec uniquement des mouvements des reins. Il perd une partie de son âme et devient une musique commerciale. Il est souvent mélangé à d'autres styles pour augmenter les ventes. Les paroles sont assez mièvres et délaissent les sujets controversés. Il s'approche bien plus de la variété internationale que d'une musique ayant ses racines dans la tradition et le créole est en grande partie abandonné en faveur du français. Francky Vincent représente ce courant du zouk-love avec ses chansons « chaudes » comme « Fruit de la passion » ou « Alice ça glisse », mais d’autres artistes comme Gilles Floro ou Jocelyne Béroard interprètent également des morceaux très sentimentaux.  


Le style continue à prendre des formes différentes au cours des décennies qui suivent. Des musiciens antillais créent le zouk R&B ou Zouk Nouvelle Génération, une variante du zouk-love avec des éléments du r’n’b. Parmi les artistes du genre, on peut citer Slaï (Patrice Sylvestre), Thierry Cham et Jane Fostin (qui avait remplacé Joëlle Ursull dans Zouk Machine en 1988). Il existe également d’autres fusions comme le ragga-zouk, interprété notamment par Colonel Reyel.


C’est finalement du côté du rap et des musiques urbaines que le zouk trouve un nouveau souffle. Le Saïan Supa Crew mélange une diction en créole au hip-hop français, avec notamment le hit « Angela » sur l’album KLR. Au début des années 2000, le rappeur Passi s’intéresse au style, enregistrant un album en collaboration avec Jacob Desvarieux, Lynnsha et Lady Sweety. « Ma Rivale » et « Laisse parler les gens » deviennent des hits. Admiral T. est une autre star des années 2000 : il mélange rap, ragga et zouk sur des albums comme Mozaik Kreyol et 40 degrés. En Martinique on retrouve Kalash, mêlant gangsta rap et musiques caribéennes sur des morceaux comme « Bando ». Son album Tombolo est un intéressant représentant de la nouvelle vague.


Est-ce que le zouk existe encore aujourd’hui ? Cette question fait débat : les grands labels français ou internationaux ne s’y intéressent plus, mais sur place, il y a une scène locale qui utilise des moyens actuels pour diffuser sa musique, par streaming notamment. Est-ce qu’on peut toujours nommer cette musique « zouk » ? ou faudrait-il plutôt dire « kréyòl pop » ? La question reste ouverte. (ASDS)


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