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Kadans - musique moderne des années 1960 et 70


Les Vikings de la Guadeloupe (photo issue d’un LP du groupe)
Dans les années 1960 et 70, la Guadeloupe ne s’intéresse plus aux traditions anciennes et locales mais a adopté des styles venus d’ailleurs, du compas haïtien à la rumba congolaise.

A la fin des années 1960 et au début des années 1970, la Guadeloupe connaît une période troublée avec de nombreuses grèves et émeutes, en partie liées à un mouvement autonomiste et indépendantiste et à l’émigration massive vers l’Hexagone, où l’économie est en pleine croissance. A cette époque, les musiques les plus populaires en Guadeloupe et Martinique viennent d’ailleurs, les styles locaux ayant été mis sur le côté. Le compas haïtien, la rumba congolaise et le guaguanco cubain font partie du quotidien des habitants et se mélangent à la biguine locale et à des styles occidentaux comme le jazz et le rock. C’est à ce moment que se crée la kadans (ou cadence) à Haïti, un genre de méringue moderne qui est dans le prolongement du compas. Ce style se répand dans toutes les Antilles françaises grâce aux tournées de musiciens comme Nemours Jean-Baptiste et Weber Sicot, y compris en Guadeloupe où il prend parfois le nom de tumbélé. La plupart des artistes de cette période ont été oubliés aujourd’hui mais les diggers, les collectionneurs de disques, ont dépoussiéré certains des 45 tours et LP.


Cette mode est de courte durée mais sera à la base de la création du zouk à la fin des années 1970 et elle a contribué à la formation d’une identité créole spécifique. Le lien avec les musiques africaines est assez fort : d’une part, le groupe congolais Ry-co Jazz s’est installé pour plus de quatre ans en Martinique à partir de 1967 et d’autre part, les percussions africaines, les rythmes complexes et le chant à répons faisaient déjà partie des traditions (gwoka et bèlè).


Plusieurs groupes se sont formés en Martinique (Les Léopards, La Perfecta) et en Guadeloupe (Les Aiglons de Basse Terre, Les Vikings de Guadeloupe), formations dont émergeront différentes stars comme Pierre-Edouard Décimus qui sera à la base de Kassav’. Ils jouent en soirée dans les bals mais aussi lors de réunions plus informelles en journée, nommées « surprise party ». Les groupes sont en général de petite taille, en contraste avec les grands orchestres des générations précédentes. Quelques labels locaux éditent leurs disques, comme Disques Emeraude, Disques Debs et Aux Ondes. (ASDS)


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