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Cornemuses, gombey et calypso – des musiques venues d’ailleurs


Talbot Brothers

Si les descendants des colons irlandais et écossais continuent à transmettre la tradition des groupes de cornemuses, avec notamment le Bermuda Islands Pipe Band, d’autres musiques sont venues des Caraïbes, avec qui les Bermudes partagent l’histoire de l’esclavage et de la créolisation, et donc du mélange des cultures européennes et africaines.

 

Proche du goombay des Bahamas et faisant référence à un tambour d’origine bantoue, le gombey est une danse très énergique, emblématique des Bermudes. Elle mélange des éléments africains, occidentaux et caribéens et est en général interprétée pendant les fêtes de fin d’année. Avant l’abolition de l’esclavage, les Afro-Américains ne recevaient que quelques jours de congé par an, autour de la période de Noël. C’était l’occasion de faire la fête et de danser, accompagnés par les tambours africains. Les Afro-Bermudiens pouvaient alors défiler dans les rues dans le but de recevoir des étrennes. Ils étaient affublés de masques d’animaux ou de divers couvre-chefs et déambulaient au son des triangles et tambourins, comme dans le « junkanoo » (jonkonnu ou John Canoe) caribéen. Il existe également un lien avec la tradition britannique des « mummers » datant de l’époque médiévale : des groupes de personnes déguisées défilaient dans les rues pendant la période de Noël, recréant des scènes de combats, avec résurrection.

 

Cette tradition a été perpétuée jusqu’à aujourd’hui, transmise de père en fils, parmi les populations d’origine africaine. Les danseurs, uniquement des hommes, portent toujours des costumes très colorés, évoquant le plumage des oiseaux tropicaux. Leur marche est accompagnée du son des tambours, des caisses claires, des fifres et des sifflets et est scandée par les mouvements du fouet du capitaine.

 

Dans les années 1940 et 50, le tourisme prend de l’importance ; cette période coïncide avec la vogue du calypso, importé depuis les îles Trinité-et-Tobago et d’autres régions des Caraïbes par une forte immigration afro-antillaise. Le calypso trouve ses origines dans les musiques afro-caribéennes et possède un rythme à deux temps particulier. Les paroles en créole ont souvent joué un rôle politique ou social, dénonçant divers problèmes des populations locales. À cette époque, cette musique a joué un rôle dans l’ascension sociale des Afro-Bermudiens qui ont trouvé du travail grâce à la demande de musiciens sachant interpréter le calypso dans les soirées privées ou dans les hôtels. Des groupes se sont créés, partageant un look particulier : le chapeau de paille et les chemises colorées étaient l’uniforme de rigueur. Des années 1940 aux années 1960, le calypso connaît un âge d’or avant de se fondre dès 1970 dans une musique plus globalisée, entre pop, disco et reggae. Parmi les musiciens connus, il faut citer le groupe des frères Talbot, fondé en 1942, Sidney Bean, actif dès les années 1930, Reuben McCoy with the Hamiltonians et Hubert Smith & His Coral Islanders. Tous possèdent un répertoire plus large que le calypso, allant de la ballade au jazz. (ASDS)


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