Chansons rituelles et calendaires, une tradition très ancienne
Polyphonie , Polyphonie vocale , Biélorussie , Chant rituel , Chant calendaire , Chant de mariage , Chant de travail
02 juin 2015
Il existe une tradition bien vivante de chansons rituelles biélorusses qui partagent des traits communs avec les traditions voisines, russes et ukrainiennes. Historiquement, il y a deux styles différents qui se recoupent parfois.
La couche la plus ancienne remonte à l'arrivée des tribus Slaves de l'Est (6e – 8e siècles) et consiste en chants calendaires (liés aux saisons) et chants liés à la vie pastorale, ainsi que des chants pour les rituels familiaux, interprétés essentiellement par des femmes. Les voix sont souvent tendues, un peu âpres et les mélodies peu harmonieuses, très simples, chaque phrase se terminant souvent par une exclamation plus aigüe. Certaines chansons ne sont interprétées qu'en hiver, d'autres sont propres à l'été, aux récoltes… Chants de mariage ou lamentations funéraires font aussi partie de ce répertoire. Tous ces thèmes se rapportant au travail et à la vie sont souvent mélangés à d'anciens rites païens comme l'adoration du soleil ou la personnification de la nature.
L'autre couche musicale consiste en des chants non rituels polyphoniques remontant jusqu'au 16e siècle. Ils sont nés lors de révoltes paysannes et ont très souvent un contenu social ou révolutionnaire. Mélangés à des chants littéraires et des textes poétiques, ils composent l'essentiel du répertoire de la période soviétique, avec une majorité de chansons de guérilla, notamment les chants de partisans de la Seconde Guerre Mondiale. Dans ce style, on retrouve aujourd'hui des lamentations à propos de la catastrophe de Tchernobyl, situé en Ukraine, mais dont les conséquences ont fortement touché la Biélorussie du sud.
Ivan Kirchuk et son groupe Troitsa ont fait de nombreuses recherches sur ces musiques et ils ont enregistré des disques s'inspirant des traditions.