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Musique de bergers, solitude et rituels collectifs


Le bucium, un instrument de bergers - image d'un clip You Tube

La musique des bergers est aujourd’hui un souvenir d’une époque révolue plutôt qu’une tradition vivante, mais elle a laissé de nombreuses traces dans la musique roumaine. Elle a légué entre autres un important répertoire de pièces pour fluier, la flûte de berger, ainsi qu’un thème récurrent dans les chansons qui racontent la tristesse et l’angoisse du berger qui a perdu son mouton ou son troupeau. Ce motif est le point de départ de nombreux chants, dans des styles allant de la lamentation, comparable à la tradition de la doina, jusqu’à des suites complexes développant l’intrigue en des histoires à rebondissement alternant des passages tristes – la recherche désespérée du berger – et joyeux, lorsqu’il pense l’avoir trouvé, pour sombrer à nouveau dans les tourments lorsqu’il s’aperçoit que ce n’est pas le cas.

 

Les traditions pastorales ont légué à la Roumanie plusieurs instruments particuliers. Il faut notamment citer parmi eux le bucium, également appelé trâmbiță, un instrument à vent de Moldavie, comparable au cor des Alpes, qui peut mesurer entre 1,5 et 3 mètres de long et servait autrefois à appeler les troupeaux. Les bergers des régions de Maramures et de Bucovine ont également un répertoire particulier pour la flûte tilincă, une flûte harmonique sans trou jouée selon le principe acoustique de la résonance naturelle, accompagnant à la fois les moments de solitude du berger et les fêtes villageoises.

 

Marginalement liée aux traditions de bergers, bien qu’elle ne leur soit pas limitée, la capra est une danse masquée qu’on retrouve à travers la Roumanie. Associée à des rituels païens remontant à l’Antiquité, elle est interprétée aux alentours du nouvel an par de jeunes hommes portant un masque de chèvre dont la mâchoire claque en rythme avec la musique, et revêtus de costumes de peau colorés. La danse était autrefois associée à des rituels chamaniques et des rites de fertilité, et a subi le même détournement, sous l’influence du christianisme, que la plupart des traditions du carnaval. (BD)


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