Cabaret et chanson allemande – satire et drame
Chanson , Cabaret , Folk , Protest song , Folk revival , Allemagne
03 avril 2020

Si le cabaret allemand évoque immédiatement des images du Berlin interlope d’entre-deux-guerres, ce n’est qu’une partie d’un monde plus large, celui de la chanson allemande. Celle-ci regroupe une grande diversité de styles, mettant en avant le texte, en langue allemande et parfois en dialecte, sur un fond musical inspiré des traditions locales mêlées à des influences du jazz et de la chanson française.
Le kabarett est le nom du style pratiqué dans les cafés-théâtres, principalement à Berlin, durant la République de Weimar, le régime qui suivit la fin de l’Empire allemand et précéda le Reich nazi. Caractérisée (et souvent caricaturée) comme une période bohème aux mœurs libérées, cette époque a vu proliférer les spectacles satiriques et provocateurs où la morale bourgeoise était mise à mal. De nombreux auteurs ont écrit des chansons célébrant la liberté sexuelle, ainsi que l’homosexualité, ce qui fit scandale à l’époque. Les interprètes les plus fameux comme Marlene Dietrich, Margo Lion ou Karl Valentin connaîtront la gloire au-delà des frontières, entre autres grâce au cinéma.
Quand le cabaret ne s’attaquait pas à la moralité, il était ouvertement politique. L’écrivain et dramaturge Bertold Brecht s’associera régulièrement au compositeur Kurt Weil pour produire des pièces polémiques, dont la plus célèbre est l’Opéra de quat’sous, qui comprend de nombreuses chansons encore interprétées de nos jours à travers le monde. L’arrivée du nazisme mettra un terme à cette période fertile de création musicale et de nombreux artistes comme Brecht, Weil ou son épouse, la chanteuse Lotte Lenya, seront conduits à l’exil. Leurs œuvres seront censurées ou brûlées dans les nombreux autodafés lancés par le régime.
La chanson allemande a connu une renaissance à partir des années 1960 avec des artistes comme Wolf Biermann, Franz-Josef Degenhardt, Hans-Eckart Wenzel, Joana Emetz ou encore Christof Stählin. Leur œuvre, accordant avant tout une grande importance au texte, en langue allemande, a toutefois beaucoup de mal à dépasser les frontières du pays. Elle constituait pour beaucoup de mélomanes allemands une alternative à l’invasion de la musique anglo-saxonne, et s’inspirait d’autres sources musicales comme la musique folk ou la chanson française. Une fois de plus, la dimension politique n’est pas à négliger et le répertoire de beaucoup d’artistes est constitué de protest-songs et de chansons engagées. (BD)
À Médiathèque Nouvelle
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EW3634 Kurt WEILL, Die Dreigroschenoper "Original 1930 recordings" Lotte Lenya - Theo Mackeben... Teldec, enregistrements de 1930
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MN1710 Liesl KARLSTADT, Verrückte Märchen und komische Lieder Trikont, 2001 – enregistrements de 1919-55
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QW3094 Marlene DIETRICH, Preferences EMI, 1992
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MN1970 Ute LEMPER, Ute Lemper sings Kurt Weill Decca, 1988
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MN1049 Berlin: Grosstadtklänge, rare Schellacks 1908-1953 Trikont, 1999 – enregistrements de 1908-53
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MN1123 Hören Sie Mal Rot ! Arbeiterliederfestival, die Siebziger Pläne, 1998 – enregistrements de 1970
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MN1214 Wolf BIERMANN, Gut kirschenessen Electrola, 1990
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MN1298 Ernst BUSCH, Lieder der Arbeiterklasse, Lieder aus dem Span. Bürgerkrieg Pläne, 1986
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MN2690 Hannes WADER, Blick zurück: das Beste aus den 80er Jahren Pläne, 1992 – enregistrements de 1979-86
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MN2758 Konstantin WECKER, Wenn du fort bist Global Musicon, 1994
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MN2770 Bettina WEGNER, Sie hat's gewusst Nebelhorn, 1992
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MN2015 LIEDERJAN, He, ik mach di Plattdeutsche Lieder Pläne, 2000 – enregistrements de 1982