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Cabaret et chanson allemande – satire et drame


Marlene Dietrich - Der blaue Engel

Si le cabaret allemand évoque immédiatement des images du Berlin interlope d’entre-deux-guerres, ce n’est qu’une partie d’un monde plus large, celui de la chanson allemande. Celle-ci regroupe une grande diversité de styles, mettant en avant le texte, en langue allemande et parfois en dialecte, sur un fond musical inspiré des traditions locales mêlées à des influences du jazz et de la chanson française.

 

Le kabarett est le nom du style pratiqué dans les cafés-théâtres, principalement à Berlin, durant la République de Weimar, le régime qui suivit la fin de l’Empire allemand et précéda le Reich nazi. Caractérisée (et souvent caricaturée) comme une période bohème aux mœurs libérées, cette époque a vu proliférer les spectacles satiriques et provocateurs où la morale bourgeoise était mise à mal. De nombreux auteurs ont écrit des chansons célébrant la liberté sexuelle, ainsi que l’homosexualité, ce qui fit scandale à l’époque. Les interprètes les plus fameux comme Marlene Dietrich, Margo Lion ou Karl Valentin connaîtront la gloire au-delà des frontières, entre autres grâce au cinéma.

 

Quand le cabaret ne s’attaquait pas à la moralité, il était ouvertement politique. L’écrivain et dramaturge Bertold Brecht s’associera régulièrement au compositeur Kurt Weil pour produire des pièces polémiques, dont la plus célèbre est l’Opéra de quat’sous, qui comprend de nombreuses chansons encore interprétées de nos jours à travers le monde. L’arrivée du nazisme mettra un terme à cette période fertile de création musicale et de nombreux artistes comme Brecht, Weil ou son épouse, la chanteuse Lotte Lenya, seront conduits à l’exil. Leurs œuvres seront censurées ou brûlées dans les nombreux autodafés lancés par le régime.

 

La chanson allemande a connu une renaissance à partir des années 1960 avec des artistes comme Wolf Biermann, Franz-Josef Degenhardt, Hans-Eckart Wenzel, Joana Emetz ou encore Christof Stählin. Leur œuvre, accordant avant tout une grande importance au texte, en langue allemande, a toutefois beaucoup de mal à dépasser les frontières du pays. Elle constituait pour beaucoup de mélomanes allemands une alternative à l’invasion de la musique anglo-saxonne, et s’inspirait d’autres sources musicales comme la musique folk ou la chanson française. Une fois de plus, la dimension politique n’est pas à négliger et le répertoire de beaucoup d’artistes est constitué de protest-songs et de chansons engagées. (BD)


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