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L'Estonie


Tallinn, une photo d’Anne-Sophie De Sutter (en creative commons, via flickr)
L’Estonie est l’un des trois états baltes, celui situé le plus au nord. Sa culture musicale, inspirée d’une part des voisins finlandais et d’autre part de la culture germanique, puise encore aujourd’hui dans les traditions du passé et les rituels anciens.

Pays d’Europe du Nord et un des états baltes, l’Estonie partage des frontières avec la Russie à l’est et avec la Lettonie au sud. La Finlande est au nord, au-delà du golfe du même nom et la Suède à l’ouest, sur les rives de la mer Baltique qui sépare les deux pays. Habitée par une population finno-ougrienne dès la préhistoire, puis par les Vikings, la région est une des dernières d’Europe à être christianisée. Ce sont des moines-soldats allemands qui apportent la religion à la fin du 12e siècle lors de croisades baltes (aussi nommées nordiques) mais le paganisme survivra longtemps sous un vernis chrétien. La situation sur la mer Baltique, propice au commerce, attire les puissances environnantes et divers pouvoirs se succèdent : Chevaliers Teutoniques, rois danois et suédois suivis des tsars russes.


Les Estoniens commencent à développer une identité nationale au 19e siècle et, profitant de l’instabilité consécutive à la révolution russe, proclament l’indépendance en 1918. Elle est de courte durée : bien que le pays ait déclaré sa neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale, il est envahi d’abord par l’Union Soviétique en 1940, puis par l’Allemagne nazie en 1941. Les Estoniens espèrent alors que ceux-ci leur rendront leur autonomie mais cet espoir sera déçu. En 1944, les troupes soviétiques réoccupent le territoire et celui-ci est annexé à l’URSS, dont il devient une république socialiste. Les décès, déportations et évacuations pendant et après la guerre provoquent une diminution de 25 à 30% de la population, tandis que le gouvernement soviétique s’engage dans une politique de russification. Suite à une révolution pacifique et musicale qui a duré deux ans, l’Estonie gagne à nouveau son indépendance le 20 août 1991. Le début de la décennie est difficile et la situation instable, mais une transition vers l’économie de marché se fait assez rapidement et le pays développe une politique numérique et des technologies de l’information assez poussée et novatrice. En 2004, elle rejoint l’OTAN et l’Union Européenne.


Contrairement à ses voisins baltes, la langue estonienne fait partie du groupe finno-ougrien, la rattachant à la culture nordique de la Finlande. Mais les influences allemandes, et plus largement européennes, ont été importantes durant des siècles. Tallinn, la capitale qui portait dans le passé le nom de Reval, était la cité de la Ligue hanséatique la plus orientale. Musicalement, l’Estonie connaît, comme ses voisins baltes, une tradition de poésie chantée et des cithares particulières, proches du kantele finnois. Musique et chants ne font aujourd’hui plus partie de la vie quotidienne des villages mais ils ont marqué la société et ne sont pas oubliés. Les artistes actuels s’en inspirent pour composer des morceaux empreints de sonorités liées au paganisme et aux rituels anciens préchrétiens mais ancrés dans le temps présent. Aujourd’hui, les musiques vont dans des directions très variées, du folk au rock, du hip hop à l’électronique, avec des détours par le heavy metal. (ASDS)

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