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Musique traditionnelle - Rimur et fiðla


Manuscrit islandais, une photo de Michael Labrecque-Jessen (flickr)
L’isolement de l’Islande jusqu’au 18e siècle a eu pour conséquence de couper l’île de toute l’évolution de la musique à l’extérieur, et de préserver, comme dans une capsule temporelle, des traditions anciennes disparues ailleurs.

On y distingue deux formes principales de musique. L’une est principalement religieuse et se compose d’hymnes protestants et de psaumes, parfois extrêmement anciens. Elle est interprétée a capella ou est accompagnée à l’orgue ou à l’harmonium. L’autre, principalement séculaire, plonge ses racines dans l’héritage nordique de l’Islande. On estime que certains airs et chansons encore interprétés aujourd’hui dans le pays remontent au 14e siècle. Le folklore islandais a ainsi maintenu en vie plusieurs traditions des pays scandinaves : des rythmes comme le hákveða, un répertoire de chants vikings, des instruments à cordes comme le langspil ou le fiðla, par exemple. 


Entre 1906 et 1909, le prêtre et compositeur Bjarni Þorsteinsson a collecté de nombreux chants et musiques à une époque où la musique islandaise subissait la concurrence des importations européennes et où polka, valse et scottish menaçaient de remplacer définitivement le folklore musical local. On y retrouve des chants de marins, des chansons d’amour, des textes parlant d’hommes durs défiant les hivers rudes ainsi que des contes mythologiques faisant intervenir des elfes et des trolls. 


Parmi les formes les plus classiques et les plus répandues de poésie chantée a capella se trouvent les rimurs. Hérités des épopées diffusées par les bardes vikings (les skalds), ainsi que des Eddas, deux recueils de textes scandinaves anciens, le rimur est une forme complexe faisant intervenir des métaphores biscornues, des schémas de rimes particuliers et des structures métriques rigoureuses. Le contenu des textes est par contre très libre et va du plus innocemment poétique au plus grivois. L’Église protestante a souvent cherché à interdire le genre pour cette raison, même si paradoxalement de nombreux prêtres ont été de fervents écrivains de rimur. Un grand nombre a été également été composé par de célèbres poètes nationaux comme Hannes Bjarnason (1776–1838), Jón Sigurðsson (1853–1922) and Sigurður Breiðfjörð (1798–1846). (BD)


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